[RP] Nauzhror, repère de la Horde Sanguinaire

--La.horde.sanguinaire a écrit:: [Voici comment se présentait le domaine de Nauzhror à l'époque, bien évidemment, la situation actuelle est différente.]

Le repère de la Horde Sanguinaire par Sombrespoir.

Dans les innombrables rues tortueuses et culs-de-sac puants qui constituaient la Cour des Miracles siégeait un quartier particulier. Certes, il n’était pas très différent des autres en terme de paysage, les maisons étaient comme de partout vilaines et délabrées, le pavé était tout aussi inégal et la pourriture s’amassait dans un naturel déconcertant. C’était là aussi que logeaient des dizaines de ménages, d’une infinité de petits enfants légitimes ou dérobés. Mais cependant malgré toutes ces similitudes, ce quartier était différent, il avait une histoire.
Dans un passé éloigné des évènements et des personnages avaient illustré cet amassement de baraques ravagées où on se nourrissait de brigandage, s'engraissait dans l'oisiveté, dans la gourmandise, et dans toutes sortes de vices et de crimes sans aucun soin de l'avenir. On appelait gagner ce qu'ailleurs on appelait dérober et c'était un principe fondamental qu’il fallait rapidement assimiler pour ne pas terminer le visage ensanglanté sur le sol froid d'un coin oublié.
C’est donc là qu’on pouvait y accéder, entre plusieurs boyaux sinueux où la lumière était rare, où les quelques passants inconscients s’y attardaient toujours avec la peur au ventre. C’était là qu’on se retournait apeuré entendant non loin un cri angoissant venant d’une ruelle repoussante où peut-être la mort été appelée. C’est au milieu de ces pierres que des hommes s’étaient construit des réputations, le mal suprême y avait élu domicile et il avait vu passer des adeptes connus à la Cour des Miracles comme pouvait l’être le Roy dans son royaume.
Ici, où la loi du plus fort et du plus malin étaient inscrites dans tous les esprits. C’est là aussi que des individus plus qu’étranges rénovaient secrètement une vieille bâtisse semblable aux autres constructions de la Cour des Miracles si on enlevait le fait qu’elle soit bien plus grande en taille. Ses murs de solide facture constitués de pierres sombres donnaient un air trapu au bâtiment qui semblait s’étouffer sous son propre poids.
Cependant, le plus frappant pour les visiteurs était l’imposante double-porte en chêne renforcée de métal montée sur des gonds en grand nombre permettant de pénétrer dans les lieux. Elle semblait faite pour résister à l'enfoncement et devait être rudement solide, cela ne faisait aucun doute.

A n’importe quelle heure de la journée s’y trouvait posté devant deux sentinelles bienveillantes et qui filtraient le va-et-vient des visiteurs. Une fois patte blanche montrée les personnes autorisées étaient entraînées dans un large couloir qui débouchait sur une immense salle haute de plusieurs pieds.
D’un côté, un mur était bordé d’un long banc encastré sur une sorte d’estrade, sur lequel reposaient des coussins confortables et des tables basses accompagné d’un important nombre de fauteuils richement décorés.
A l’opposé était installé un large comptoir où derrière des serveuses vêtues de robes noires comme la nuit moulant leurs formes jusqu'aux chevilles s’affairaient à ce que les invités ne manquent de rien. On y proposait un nombre important de boissons mais aussi des nécessaires de toutes sortes à fumer venant des quatre coins de l’Europe.
Les murs et fenêtres étaient tendus de velours pourpre absorbant toute lumière. Seules des braises rougeoyantes de plusieurs feux mourrant et une multitude de lampions diffusant une lueur rougeâtre éclairaient l’endroit dans une atmosphère particulièrement étrange. Malgré l’humidité de la Cour des Miracles et ses frimas extérieurs, la température qui régnait dans cette demeure était agréable et les invités auraient pu rapidement se mettre à l’aise s’il n’y avait pas eu cette incessante musique sinistre jouée par quelques musiciens logés sur une scène où s’exécutaient quelques danseuses gothiques et sauvages. Des représentations étaient souvent proposées et il n’était pas rare parfois de voir des couples formés se sentant une âme d’artiste entamer une danse langoureuse et prendre le risque de se faire juger.

C’était un lieu inaccoutumé, riche et mystérieux et pour beaucoup envoûtant. C’était le domaine de Sombrespoir, le repère de la Horde Sanguinaire, cet ordre de chevalerie malfaisant venant des lointaines terres de l’Est dont l’objectif était de semer haine et carnage, ce même réseau de combattants qui avait oeuvré afin de déstabiliser les pouvoirs politiques de l’Europe entière. Ces anciens templiers pour la plupart avaient laissé de côté les codes enseignés pour ne suivre plus que l’appel du sang, du pouvoir et de la fortune.

Lorsqu’on connaissait ces précisions on regardait souvent différemment ce bâtiment car derrière cet aspect de luxure où semblait se détendre les convives se cachait en réalité de biens curieux manèges. C’est là que se préparaient quelques arrangements effrayants, qu’on discutait des dernières conditions d’un marché, qu’on philosophait politiquement pour déstabiliser un duché, qu’on recevait sa récompense pour un meurtre orchestré c’était en fait simplement le parfait endroit pour accueillir des rencontres secrètes et où les figures du mal se réunissaient en public ou à l’abri des regards indiscrets dans des alcôves disposées à cet effet.

C’était donc ça le repère de Sombrespoir, le domaine de Nauzhror, où il pouvait assurément avoir un œil attentif sur les individus qui circulaient à la Cour des Miracles. Le lieu immanquable des représentants du mal et des personnes voulant se lancer dans des entreprises illicites. C’était sa vision des choses, un lieu fortement fréquenté mais assurément discret où il pouvait lui et ses complices mettre en place bien des complots.

Cependant pour quelques privilégiés il était possible d’accéder via un immense escalier venant de l’incommensurable salle principale aux étages. C’est là haut disait-on que se trouvaient les appartements du Maîstre de la Horde Sanguinaire, mais aussi des chambres, des boudoirs, une importante bibliothèque du fait de la rareté de certains ouvrages. C’était en fait le privilège accordé à quelques connaissances amicales que Sombrespoir appréciait bien…
L’escalier était surveillé en permanence par une sorte de monstre, véritable cadeau de la nature, un homme d’au moins six pieds de haut déniché au fin fond des landes Galiciennes.

Mais l’imposant domaine de Nauzhror cachait bien des choses, en effet une multitude de rumeurs circulaient sur un important réseau de galeries souterraines où se trouvaient les quartiers des chevaliers de la Horde Sanguinaire. Mis à part les couchettes, salles d’entraînements, écuries et cantines on parlait aussi d’une antichambre où reposait un important trésor venant tout droit de l’ancien fief de Sombrespoir tombé aux mains de l’ennemi : la Citadelle de Tulbegh.

Bienvenue dans l’irrésistible domaine de Nauzhror !

Voir le cadastre de la Cdm pour connaitre le positionnement géographique du repère de la Horde Sanguinaire.

Tanneguy a écrit:: Des images, des faits et des paroles encrées dans ma mémoire, c’est tout ce qu’il me reste. Un lourd passé, une histoire que peu connaissent et pourtant, les rares qui s’en souviennent encore savent tout à fait de quoi il en retourne.
Au commencement, celui qui répond au nom de Tanneguy n’était rien d’autre qu’un templier mais bien avant cela encore, il ne voyait en lui qu’une vie de débauche, de meurtres et de vols.
Bien vite rattrapé par ce profil qui était incrusté dans ses gênes, il rejoignit assez rapidement les rangs d’un clan formé par d’autres anciens templiers, tous ayant décidé de mener une voie bien différente. Regroupant ainsi les quelques trésors qu’il avait réussit à dérober aux siens, il fut comme les autres, recueillit par un être, père fondateur et grand maistre de la Horde Sanguinaire.
Cette personnalité aujourd’hui n’est plus et tous les sanguinaires se sont retrouvés éparpillés à travers le Royaume, tout comme Tanneguy…

Mais cette histoire appartient désormais au passé, il maintenant venu le moment de tourner la page afin de recoller les morceaux. C’est seul et presque sans moyen qu’il fit courir le mot à travers de nombreuses villes et villages, à tous ceux désireux de retrouver cette grande famille de venir se présenter à la Cour des miracles.
Cette Cour qui porte si mal son nom. Une réputation qui n’est plus à faire mais c’est sur ces terres que se trouve le dernier bastion de la Horde Sanguinaire.

Comme on se retrouve, ça faisait un moment.

Les mots prononcés de façon à ce qu’ils ne soient pas entendus aux alentours émanent d’une bouche aux lèvres abimées par le temps. Des dents sales et une gorge semblable à celle d’une grotte ou d’un puit dont on ne verrait pas le fond.
Un capuchon noir recouvrant une partie de son visage, ceux qui l’ont déjà croisé saurait le reconnaitre sans la moindre difficulté. Une épée à sa ceinture, rouillée, abimée, symbole de nombreux combats.
Des bottes en cuirs recouvertes de terre séchée mais ce ne sont que de simples détails car l’âme qui donne vie à ce corps et qui autrefois foulait les pavés de la Cour des miracles se devait de revenir en ces lieux pour y réveiller un monstre qui depuis bien trop longtemps maintenant semble s’être assoupit.

Un dernier soufflement, comme pour se donner un peu de courage, un autre pas et le voici maintenant une nouvelle fois prisonnier de cette Cour. De nouvelles images lui reviennent en tête et notamment celle du quartier Pourpre.
Au fond de lui il espère que cette Succube, rayonnante par le passé, le soit toujours à ce moment présent. Figure emblématique de la Cour, il se fait la promesse de lui rendre une petite visite de courtoisie.
Les rues et ruelles défilent sous ses yeux, toujours autant de mendiants, de catins et autres tireurs de bourses mais l’atmosphère lui semble avoir bien changé depuis sa dernière visite. Où sont les groupes armés, lui qui pensait devoir croiser le fer lors de son arrivée, le voici fortement déçu.
Le Roy autoproclamé de ces lieux serait-il tombé avec les autres ? Pensée qui le fit très légèrement sourire…

Pas de temps à perdre, trop d’hivers sont passés pendant lesquels il aurait eu l’obligation de revenir et pourtant.
Il se dirige avec peine, hésitant parfois à s’engouffrer dans une nouvelle impasse mais d’autres images lui reviennent une nouvelle fois en tête. Ses pas prennent alors un rythme beaucoup plus rapide et c’est ainsi, qu’il se retrouve dans cette petite cour, face à ce bâtiment imposant.

Nauzhror…

Son voyage touche enfin à sa fin. Cette fois-ci, un large sourire bien marqué prend pleinement place sur son visage alors qu’il n’hésite pas un seul instant de plus et s’avance encore jusqu’à arriver aux porte de la sombre bâtisse autrefois habitée et pleine de vie.
Les gardes ne sont plus présents, les portes ne sont même pas verrouillées, ce qui lui permet donc d’entrer à l’intérieur. Tout est intact en ce qui concerne le bâtiment et pourtant, bien des meubles ont été dérobés où sont détruits et tout semble recouvert par la crasse et la poussière.
Par simple méfiance, l’épée quitte son fourreau pour se retrouver dans sa main. Le regard circulaire, il scrute les environs tout en s’avançant.
De sa main libre, il libère le haut de son crane en faisant tomber son capuchon dans le bas de son dos, libérant ainsi ses cheveux mi-longs. C’est arrivé au bout de ce long couloir dans cette salle autrefois réservée aux invités, qu’il se décide enfin à s’accorder ne serait-ce qu’un peu de repos.

Son corps fatigué vient s’affaler sur un banc, sa besace quand à elle est délicatement posée sur une petite table en face de lui alors que son épée reste à ses cotés.
Ses mains plongées dans les profondeurs de cette besace avant qu’il ne finisse par en extraire un masque d’argile autrefois d’un blanc net mais désormais bien sale. Ce même masque qu’il fixe quelques courtes secondes avant de le déposer toujours avec cette même délicatesse.
Finalement, il s’accorda même le droit de se remplir l’estomac avec un morceau de pain sec, un peu d’eau pour faire passer le tout et un raclement de gorge pour faire passer le mauvais goût de ce pain immangeable à ses yeux.

Désormais, il se doit de tout remettre en ordre mais au plus profond de lui-même, il espère que son appel a été entendu et que les anciens sanguinaires seront nombreux à venir le rejoindre…

Senera a écrit:: Une masse d'individus sombres trouvent leur repère à la Cour des Miracles. Une masse hétéroclite pourtant liée par le sang versé, l’appât du gain et le vice. Trouvant refuge en ces lieux bien loin d'une société qui les rejette comprenant des privilégiés tout de soie vêtus, et autres biens pensants. Mais la vie façonne aussi les gens et leurs destins, certains marqués par leur passé, n'ont plus de choix que de rechercher le couvert de l'obscurité.
C'était tout de même une forme quelque peu singulière qui foulait les pavés défoncés. Sa silhouette était fine, de taille moyenne cachée dans une pèlerine rouge foncée. Son capuchon était rabattu ne laissant entrevoir que le bas de son visage encadré de longues mèches brunes, presque noires. Des traits jeunes, fins, une peau laiteuse et une bouche charnue : un visage de femme. Même si la brune ne payait pas de mine, elle ne risquait rien dans ces bas-fonds. On ne pouvait pas en dire autant des éventuels assaillants qui aurait pu vouloir s'en prendre à elle.

Nera suivait les ruelles sinistres sachant exactement où aller, il fallait dire que la rumeur s'était répandue comme une trainée de poudre dans certains milieux et c'était une aubaine pour la fille. Son âge était difficile à déterminer au moins seize ans mais pas plus de vingt, néanmoins elle avait pas mal vécu. Dans son esprit, le spectre de son passé familial semblait resurgir à chaque détour, menaçant de redevenir une réalité bien plus présente. Chose qui avait déterminé nombre de ses choix.
L'encapuchonnée n'avait jamais entendu parlé de la Horde Sanguinaire et n'avait glané que très peu d'informations sur ce groupement, mais cherchant du travail elle ne pouvait laisser passer cette occasion. Elle donnait plutôt dans le mercenariat, la chasse et la confection de poisons et autres potions, entre autres saines activités. A voir si ses talents trouveraient preneurs en ces anciens lieux.

Elle continuait d'avancer à bonne allure, l'air froid et humide cinglait la peau de son visage restée à nue. Le bruit de ses bottes résonnait en cognant sur les vieilles bâtisses ajoutait encore à l'ambiance oppressante que représentaient déjà ces endroits infâmes. Sans parler de l'ombre inquiétante que son corps projetait, et de la brume fantomatique qui s'échappait de ses lèvres rouges venant parfaire ce noir tableau.
Senera finit par arriver au bout d'une rue qui donnait sur une cour bien trop exposée au goût de la jeune fille. Elle avança prudemment mais il ne semblait y avoir âme qui vive. Elle se pressa de jeter un œil au bâtiment qui était plus important qu'elle ne l'avait imaginé. Personne aux fenêtres pour la plupart couvertes et aucune lueur ne semblait s'en échapper.

Voyons ça.

Elle pénétra rapidement dans l'édifice, mieux valait prendre ses décisions vites et continuer de bouger pour ne pas demeurer une proie trop facile. Elle écarta les pans de sa cape de ses mains gantées pour découvrir enfin ses vêtements, ses armes et sa sacoche. Une longue robe d'un pourpre rouge, lacée sous la poitrine. Près du corps, le bas de sa tenue était fendue en deux endroits, ainsi il couvrait ses jambes à l'arrière et sur les côtés tandis qu'une large bande de tissu libre les couvrait devant. Cette dernière était froissée au bout, gardant en mémoire le fait d'avoir été coincée dans son baudrier à de nombreuses reprises pour lui permettre de courir.
On pouvait apercevoir quelques manches de couteaux qui ne devaient d'ailleurs pas être ses seuls lames, mais le plus significatif était son épée courte et son arbalète qui pendaient à ses côtés.

Elle se saisit de cette dernière et examina les lieux. Cet endroit, s'il l'avait déjà été, n'avait plus rien de glorieux aujourd'hui, mais elle avait connu bien pire. Elle ne tarda pas à remarquer l'homme installé, détailla son armement pour ensuite s'attarder sur le masque qui l'intriguait tout particulièrement. Sa bouche dessina un sourire en coin, puis elle baissa son arme. Nera passa son doigt de cuir sur le comptoir pour en examiner la poussière d'un geste théâtral pour qu'il la remarque.

Si vous avez sonnez le clairon pour rameuter du monde en vue de faire le ménage, ce sera sans moi.

Nouveau sourire, juste le temps de poser son arme, de rejeter sa capuche en arrière et de retirer ses gants, la belle reprit :

Je suis Nera. Alors, rabatteur ou squatteur ?

Tanneguy a écrit:: Mais qu’était-il arrivé à cette Horde Sanguinaire. A vrai dire, bien d’autres groupes avaient connu une triste période, les In Tenebris et les Marchombre eux aussi n’étaient plus.
Il ne restait donc plus que les sept frères encapuchonnés, sans doute bien trop occupés entre eux. Tanneguy avait entendu parler d’un autre clan… Des assassins à ce que certains racontent, une bande de jeunots qui croient pouvoir prendre les reines de la Cour des miracles.
Pour devenir maitre en ces lieux, il n’y a pas de secret. Il faut savoir s’imposer dans chaque lieu de cette partie de la ville de Paris, il faut choquer, tuer, voler, montrer sa présence et imposer des règles bien précises.
Ce n’est pour l’heure pas l’intention première de notre Tanneguy qui lui voyait surtout en cette Cour des miracles et en ce domaine de Nauzhror, une occasion de revoir les siens.

Toujours bien affalé sur ce banc autrefois recouvert de coussins de soie, il termina de d’ingurgiter son festin digne d’un banquet organisé par les crèves la faim qui pullulent de partout en ces lieux.
C’est en silence qu’il médite… Jamais il ne pourra laisser cet endroit ainsi, il se doit de tout remettre en ordre en l’hommage au seul grand maistre de la Horde Sanguinaire. Un jour viendra où ce domaine aura reprit vie, où les gardes monteront la garde jour et nuit, où des patrouilles circuleront dans les environs pour veiller à ce que tout reste sous le contrôle des sanguinaires.
Un nouveau courant d’air qui s’invite à la fête, le jeune rôdeur n’est plus seul, non pas qu’il le sente mais si le vent s’infiltre, ça ne peut être que par l’entrée du domaine.

Intrusion, c’est ce qu’il pense aussitôt, lui qui fut élevé dans la méfiance. Mais il ne bougea pas d’un poil et resta tout à fait calme afin de laisser cette silhouette venir à lui. Une arme, un capuchon qui tombe, de belles courbes et un visage qui se profile peu à peu.
Une femme en ces lieux ? Sans doute une des filles de la Reine Pourpre qui s’est égarée. Bien que si ce fût le cas, elle ne posséderait pas de telles armes.
Elle s’approche encore et encore sans même se préoccuper de lui qui pourrait tout aussi bien ne pas lui laisser le choix, l’obliger à se mettre à terre pour assouvir des envies qu’il retient depuis maintenant bien trop longtemps.
Autre léger sourire sur le coin des lèvres qui cette fois-ci en dit long. Mais cette inconnue semble pourtant savoir parfaitement ce qu’elle fait en ce lieu maudit de la Cour. Des paroles, enfin et le rôdeur ne perd pas un seul instant avant de lui répondre.

Content de voir que mon appel est bien passé.

Mais elle qui avait réussit à trouver cet endroit et qui apparemment n’avait pas peur de s’y aventurer. Ne serait-elle pas tout simplement une habituée de cette Cour ? Si c’est le cas, méfiance sera une nouvelle fois le maitre mot.
Les gens de la Cour savent comment s’y prendre pour en venir à leurs fins mais Tanneguy lui saurait tout aussi très bien… S’en amuser.
Ainsi, il se redresse lentement, son épée ne bouge pas, tout comme le reste de ses quelques affaires. Si elle a répondu à l’appel dans le but d’intégrer la Horde, il faudra bien qu’elle daigne remettre les lieux en ordre.

Si tu es ici, je présume que la Horde Sanguinaire t’intéresse ? Sinon, il doit bien me rester quelques deniers, je louerais tes services pour remettre ce domaine en état.

Si elle reste, elle devra s’y faire, c’est ainsi. Mais peut-être croyait-elle être tombée dans un domaine où il y fait bon vivre, où l’on danse et l’on chante sans relâche… Si c’est le cas alors autant qu’elle quitte les lieux sans plus attendre.

--Alick_Cyric a écrit:: Voilà bien longtemps qu'il était venu en ces lieux.
Pour faire simple, la dernière fois c'était vieux
C'était pour venir recueillir quelques âmes meurtries
suite à un important incendie.

Alick car c'était lui
Cyric suivait en cette nuit

Car c'était Alick Cyric celui qu'on ne nomme pas !

NAUZHROR la belle !
Quel sombre endroit !
L'espoir qui y résidait autrefois
Est loin sous plusieurs pelles...

Si seulement ils savaient...

L'incube s'avance vers le monument et prend les escaliers.
Alick sourit.
Cyric suit.

Je suis bien un mauvais diable d'avoir pensé que tout était fini.
Décidément cette horde me fera suer encore longtemps.

Me voilà, j'arrive !

L'ombre rentre par la grande porte.
Le courant d'air vient refroidir cette salle des fêtes morte.

Immobile.
Impassible.
Il regarde.
Une femme, un homme le décor est planté.

Quelle belle soirée en cet endroit si raffiné !
Poussières, décombres et moisissures on gagné
Contre le luxe, l'ordre et le raffiné !

La Horde est morte c'est ce qu'on avait annoncé.
Et pourtant vous voilà repensant au passé !

Mais excusez-moi ces familiarités...
Je ne me suis même pas présenté !

Pour vous ce sera...
En y réfléchissant... Ce qui vous plaira !

Senera a écrit:: L'antre déchue de la Horde, à ce moment, correspondait exactement aux cannons de la Cour. Usé, décrépis, lugubre, humide par endroit et infesté probablement d'un vermine grouillante qui, peut-être dérangée par les intrus en ce domaine qui était maintenant le leur, restaient tranquilles comme retenant leur souffle dans l'attente d'une suite aux événements. Malgré donc le décor escompté, la chasseresse était surprise. Passé outre le masque d'abandon qu'il revêtait, ce repère avait dû connaitre un âge d'or au contraste saisissant au vu des bouges environnants...

Si tu es ici, je présume que la Horde Sanguinaire t’intéresse ? Sinon, il doit bien me rester quelques deniers, je louerais tes services pour remettre ce domaine en état.

L'arrivée d'un nouvel individu singulier empêcha Nera de répondre sur le champ. Elle se tourna vers lui, prête à toutes les éventualités ainsi postée entre deux inconnus. Elle écouta sa tirade de rimes avec un sourire amusé. Une nouvelle curiosité qui seyait à merveille à la pièce aux allures de théâtre glauque et mystérieux. Décidément cette aventure promettait. L'intriguant de plus en plus d'autant que que ce dernier venu semblait être un ancien habitué. Cette horde augurait d'être colorée et par autre chose que du rouge sang.
Nera entrouvrit les lèvres découvrant sa langue qu'elle passa sur ses dents. Elle hocha la tête à l'attention du poète et se rapprocha du comptoir, comme un retrait stratégique, puis se tournant vers leur hôte, elle haussa les épaules en souriant et répondit d'un ton enjôleur :

Intéressée ? Un léger temps de pause. Possible.

La main sur le pommeau de sa courte épée, elle fit un tour sur elle même, faisant danser sa cape et les pans de sa robe. Exposant ainsi de façon discontinue ses jambes, écho à la teinte particulièrement claire de son visage. Un blanc, contraste marqué avec sa tenue et ses cheveux sombres, responsable, entre autres choses, de son air étrange.

Cet endroit a du potentiel, mais il te faudra plus que quelques deniers pour lui faire retrouver toute sa superbe...

Elle plisse les yeux et sourit en coin vers ses compagnons, la jeune fille se tourne vers le comptoir où trônait son arbalète et époussète un coin d'un revers de main. Ce mouvement, plus un geste théâtral qu'un réel souci de propreté de sa tenue, ajoutait à la tension et à l'aspect déconcertant de cette réunion. Un petit nuage de poussière se forme, et d'un bon la brune se retrouve assise sur le comptoir. Elle croise ses jambes fines et incline le reste de son corps vers l'arrière et s'appuie sur la paume de sa main droite tandis que la gauche reste nonchalamment posée sur la garde de son épée.

Alors, vous comptez me parler de cette horde ? Ou il va falloir que je devine ?

Il fallait dire que la Horde Sanguinaire portait un nom particulièrement évocateur qui laissait tout de même perplexe. Un vieil ordre connu assurément, mais que la jeune fille, trop jeune, ne connaissait pas. De plus l'empoisonneuse n'était pas du genre à s'attardait dans les tavernes pour interroger les habitués et démêler leurs divagations imbibées d'alcool et d'une imagination sans cesse croissante.

Elle regarde le masque, lui qui n'avait pas bougé et enfin l'invité puis, comme un geste de bonne volonté, autre trait de comédie noire, elle effleure le comptoir du bout des doigts pour en retirer le lit de poussière. Elle se penche et la bouche en cœur souffle dessus, élevant un nouveau nuage grisâtre.

La présence d'une femme dans un milieu d'hommes rendaient ses derniers toujours un peu réticents à un quelconque travail ou activité en commun. Arborer une attitude charmeuse, en plus de joindre l'utile à l'agréable, aidait donc à bien des niveaux. Et si jamais ces messieurs allaient trop loin à son goût elle pouvait toujours les tuer et c'était régler.

Nera regarda, avec un peu plus de sérieux cette fois, le rabatteur.

--Alick_Cyric a écrit:: Alick écoute.
Cyric sourit.
Les deux répondent.

Du potentiel ?
Cet endroit est plus que tout ce que vous avez pu voir jusqu'à maintenant.
Sa beauté se trouve sous nos pieds mais je sais que l'aventureux chevalier vous fera la visite.

L'ange éternel s'approche de la belle.
L'œil éclairé, le savoir transpire.

Mais je vois un fort potentiel en vous.

Des mains s'approchent se posent sur ses deux épaules.
Aucune violence, aucune tendresse non plus.
Une sensation étrange, rien de plus, rien de moins.
Les mains froides, la glace faisant son office.

Devinez ma belle ce que la Horde pouvait bien être serait un jeu amusant.
Mais réfléchir à ce qu'elle pourrait devenir maintenant que vous êtes rentrée ici serait plus intéressant.

Le souffle dans le cou est froid.
Alick touche également le pommeau de la lame de la dame.
Cyric d'une voix sans sentiment continu.

La Horde est une vieille femme lubrique qui en redemande.
Elle ne souhaite pas partir, elle a connu de si belles choses.

Le beau diable délaisse un instant la belle.
S'avance vers un vieux miroir sur un mur.
Une main passante, dévoile un visage dissimulé sous une capuche.

Vieillir est obligatoire, grandir est un choix
La horde m'a rendue au centuple ce que je lui ai donnée.
Tous ces gens tués, ces âmes parties !
Que de travail, histoire de ne pas s'ennuyer.

Alick Cyric se tourne vers le chevalier.

Quel beau masque que voilà !
La dernière fois que j'ai pu l'admirer c'était dans une contrée froide du Saint Empire.
Un homme l'a ensuite ramené un soir de pluie sur ces marches là-bas.
Et vous voilà en sa possession pour le meilleur et pour le pire.

Un tour sur lui même.
Un véritable acteur de théâtre.
L'endroit si prête à la perfection.

Pour le coup je vous l'accorde, vouloir remettre la horde sur pied est une entreprise difficile.
Mais chevalier, il n'est rien de sensé qui n'ait été déjà pensé, on doit seulement tâcher de le penser encore une fois.
Portez donc ce masque, prenez le nom de Sombrespoir et attendez, attendez que les gens petits ou grands se ramènent.
Lorsque dans la nuit, le char de feu descendra du ciel, vous verrez si tout ceci valait le coup.

La capuche tombe.
Le visage marqué est dévoilé.
Les yeux injectés de sang s'expriment diablement.

Plaire à tout le monde c'est plaire à n'importe qui.
Alors prenez vos quelques deniers si l'envie vous le dicte et redonnez à cette maison son cachet d'antan.
Je sais tout sur tout dans ce bas monde et vous verrez que le jeu en vaut la chandelle.
Allumez donc cet ancien feu trop longtemps mis de côté.
Reprenez donc ces rues laissées à l'abandon.
Recherchez ce pour quoi vous étiez venu.
Et donnez moi des vies et vous verrez ce qu'un ange déchu peut vous offrir.

Alick est serein.
Cyric allume un chandelier.

Voilà la première étincelle, conservez la précieusement.
C'est le commencement de tout ce qui suivra.

Chevalier Tanneguy et oui je vous connais !
Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engages toi, tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir, je te donnerai ce qu'aucun homme n'a pu même encore entrevoir.
Comme je le fis jadis pour ton maistre.
Hi hé, il manque un brin de musique pour que le tableau soit à merveille.
Il était là dans mes souvenirs !

Alick Cyric écarte un large rideau.
Le puissant orgue reprend naissance.
Une touche appuyée, le son sinistre est craché.
Ancienne mélodie faisant trembler les rues alentours.
La horde est de retour, appelle les siens.
Venez en son sein vous réchauffer.
Elle donne plus qu'elle ne prend.
Du sang contre le savoir.
Le marché est correct.
Le diable lui-même ne si tromperait pas...

Tanneguy a écrit:: Le rôdeur attendait désormais des réponses précises. Lui était revenu à la Cour des miracles dans un but bien précis, celui de repeupler le sombre domaine de Nauzhror, le faire revivre de ses cendres.
D’ailleurs, certains murs extérieurs de ce domaine portait encore les traces de ce grand incendie qui ravagea bon nombre de bâtisses il y a de cela bien longtemps.
Son regard ne cessa de se balader sur les courbes de celle qui répondait au nom de Nera et qui l’intriguait tant. Réelle intéressée, simple curieuse ou peut-être encore la disciple d’un nouveau clan de la Cour, envoyée par ses supérieurs.
Dans tous les cas, il se devait de se montrer méfiant vis-à-vis de celle-ci, ne prendre aucun risque et s’il le faut, lui faire voir que ce domaine a toujours un propriétaire et qu’il compte bien réimposer un semblant d’ordre et de discipline… à sa manière.

Voilà qu’elle semble daigner lui répondre, un moment des plus importants aux yeux du rôdeur qui apporte une importance toute particulière aux paroles de ses interlocuteurs.
Les faits ne sont rien, seules les réponses comptent. Ces réponses, symboles de vérité ou de mensonge, dans tous les cas, il prendra un malin plaisir à décortiquer chacun de ses mots.

La tête pivote de moitié en direction de l’entrée du domaine, des bruits de pas se font une nouvelle fois entendre. Un ancien de la Horde, un autre intéressé ou un ennemi potentiel.
Son épée, sa position visualisée dans son esprit, prêt à s’en saisir pour faire tomber la tête du premier forcené qui voudrait en découdre avec lui. Seuls les fous osent s’en prendre à la Horde Sanguinaire.
Voilà un personnage bien particulier que Tanneguy ne connait pas et dont il n’a jamais entendu parler. Pourtant, celui-ci se souvient de la Horde Sanguinaire, c’est ce qu’il fait croire.
Le danger aux premiers abords ne semble pas présent mais à la Cour, il faut savoir adopter un comportement de méfiance et ce, dans n’importe quelle situation.

Il reste calme, silencieux alors que l’inconnue reprend enfin la parole. Sur ses mots, un nouveau sourire s’affiche sur les lèvres du rôdeur. En effet, aucun écu ne sera dépensé pour la rénovation de ce domaine.
La Horde n’aura qu’à aller directement se servir et chaque donation des nouveaux membres de la Horde sera le bienvenu. Les murs et le toit sont présents, c’est pour le moment amplement suffisant.
Repeupler Nauzhror reste la priorité première. Tanneguy lui se chargera de prendre contact avec les anciens tandis que les nouveaux eux devront se rendre dans les tavernes et auberges avoisinantes afin d’y recueillir du sang neuf.
Mais l’on ne rentre pas aussi facilement dans la Horde Sanguinaire.
Enfin, le moment venu pour Tanneguy de s’expliquer clairement. Lentement il se rassoit alors que d’un simple geste de la main, il invite le dernier venu à s’avancer un peu plus.

…

La parole lui est retirée, sentiment d’interrogation face à ce dernier venu qui s’avance sans crainte. Ses paroles, dictées telle une mélodie.
Le rôdeur ne cesse de l’écouter avec un semblant d’admiration. Les yeux du Sanguinaire ne cessent de le suivre alors que ses oreilles écoutent sans cesse.
Reprendre le masque et porter le nom de Sombrespoir ? Serait-ce bien raisonnable ? Tant de questions lui viennent en tête face à ce personnage qui vient de prendre le premier rôle de ces lieux.
Les lèvres de Tanneguy bougent et pourtant ne laissent s’échapper aucun son, aucune note, pas même un souffle. L’inconnu est déjà venu en ces lieux autrefois mais qui est-ce ? Sombrespoir en personne ?
Il ne peut le savoir si bien qu’il ne se souvient plus avoir déjà partagé plus d’une dizaine de mot avec celui-ci. Un rideau est tiré, dévoilant ainsi un orgue qu’il avait même oublié. L’espace de quelques instants, ses yeux se posent sur la délicieuse inconnue toujours présente avant de se reporter à nouveau sur celui qui appelle les leurs.

Les murs tremblent brièvement, le domaine de Nauzhror reprendre enfin vie. Machinalement, Tanneguy s’abaisse légèrement en avant afin de se saisir du masque en question. Masque qu’il fixe un long moment.
Combien de nuit aura-t-il passé à le contempler dans l’espoir de revoir Sombrespoir revenir à la Cour des miracles… Doit-il porter ce masque ainsi que le nom de celui qui aura fait de la Horde Sanguinaire une famille pour tous ceux qui voulaient échapper aux croisades à l’époque, sur les terres de Jérusalem…

Il n’en sait rien pour le moment. Lentement, il s’approche du comptoir ainsi que de Nera, continuant sans cesse de fixer celui qui redonnait vie à ces murs.

Vous disiez qu’il faudrait plus que quelques deniers pour redonner toute sa splendeur à ce Domaine ? Vous vous trompiez, car c’est déjà fait.

Il marque un temps de pause afin d’écouter cette mélodie qui n’avait de cesse de s’élever dans les airs avant de reprendre enfin.

C’est à vous de choisir, restez et devenez une Sanguinaire ou partez à tout jamais.

Proposition lancée et accompagnée d’un regard, c’est à elle de choisir après tout…

Senera a écrit:: Nera attendit, ses yeux se posant tour à tour sur les deux hommes. C'est le poète qui réagit le premier à ce qu'elle avait dit. La beauté de cet endroit ? Pas de doute il avait déjà écumé le lieu, peut-être trop d'émotions et de souvenirs pour ne plus voir qu'au delà des restes misérables.
Les mots continuaient de couler. Enfin une information concrète c'était pas du luxe. Le rabatteur était donc chevalier. Chevalier, la brune était loin de l'avoir envisagé ou de prétendre elle-même au titre. Elle y songeait tandis que l'inconnu s'approchait d'elle.

Mais je vois un fort potentiel en vous.

Un compliment ? Une approche ? Il ne doutait de rien lui. La jeune fille allait lui décocher une réplique mais elle se tut, trop intriguée par son manège. Il continuait de parler ses mains, sur les épaules couvertes de la brune. La proximité avec cet individu était curieuse, la chasseresse avait du mal à imaginer son aura probablement plus qu'insolite. Il était troublant cet homme, anormalement troublant. Néanmoins elle n'avait pas envie de l'arrêter au contraire, elle le laissa faire, jusqu'à lui permettre de toucher son épée, buvant ses paroles pleine de sens. Il s'éloignait maintenant, laissant la fille quelque peu transie d'une émotion insaisissable. Voila un rituel bien original, servait-il à ressentir certaines choses imperceptibles ?

Elle continue d'écouter, il avait été dans la Horde c'était évident, mais il n'en disait pas plus. Et ce masque, lui aussi était important mais pourquoi ? Et qui était ce Sombrespoir ? Elle taisait ses questions qui lui brulaient pourtant les lèvres tandis que le mystère s'épaississait d'avantage. L'inconnu se qualifiait maintenant d'ange déchu sachant tout sur tout et à qui il fallait donner des vies. Étonnante métaphore si cela en était bien une.
Un bref coup d’œil au chevalier toujours silencieux tandis qu'une flamme nait. Enfin un nom, Tanneguy donc. Beaucoup de mots et de promesses ici faites mais l'empoisonneuse était méfiante, et encore c'était un faible qualificatif pour elle, elle s'interrogeait sur ce que tout cela pouvait bien cacher.

L'instrument dévoilé par l'augure qui commence à en jouer. Les sons qui s'échappaient de cet orgue vénérable, résonnaient encore étrangement justes malgré le temps écoulé. Un frisson lui parcourut l'échine tandis que Tanneguy s'approchait.
Il avait raison l'antre était maintenant animée d'un nouveau souffle. Vraiment nouveau ou tout droit resurgit des temps anciens, elle ne le savait pas mais les faits étaient là. Les phrases mélancoliques emplissaient l'espace s'insinuant partout, depuis les plus petits interstices jusque dans leurs cœurs. C'était une vibration déconcertante et rare.
La tête brune tournée vers le chevalier, elle hocha la tête les lèvres closes en guise d’assentiment, mais toujours un regard en coin vers l'organiste.
La question maintenant. Mettre fin à l'aventure où au contraire s'y plonger toutes griffes dehors ? Devenir une sanguinaire. Cela résonnait dans sa tête. Toujours ses yeux bruns sombres sur le musicien elle lâcha :

Vous êtes avare de détails, vous vous méfiez ?

Ce n'était pas vraiment une question, ça en avait d'ailleurs à peine l’intonation. Après tout c'était un bon point pour lui, il n'était pas arrogant et encore moins stupide. La jeune fille était parfaitement consciente qu'il lui faudrait faire ses preuves, cependant accepter avant de savoir dans quoi elle allait se lancer, était une hérésie. Mais justement Nera était adepte de ce genre de chemins incertains et douteux. D'autant qu'elle ne pouvait faire abstraction de ce qui venait de se passer entre ces vieux murs : presque un coup de théâtre surnaturel.
Sourire charmeur qui se dessine sur ses lèvres vermeilles.

Sanguinaire, voila un nom que je pourrais aisément porter à vos côtés. Alors qu'il en soit ainsi.

Elle décroise et recroise ses jambes avec un sourire amusé. Nouveau chapitre qui se profile. Et si jamais la Horde ne convenait pas à la fille elle n'aurait qu'à les délaisser pour poursuivre sa route. Et si jamais ils essayaient de l'en empêcher ils pourraient toujours en découdre. Mais pour l'heure tout ce que Nera désirait c'est de poursuivre l'odyssée.

Alick_Cyric a écrit:: On ne devient pas Sanguinaire, on le porte en son cœur, en son esprit.
Voyez-vous, tout ce brouillard à l'extérieur, les hommes ont appris à vivre avec, en même temps, qui ne tomberait pas confus alors que pour eux tout ceci est familier depuis l'âge où on savoure le lait de la nourrice au sein bien gras.

Alick recommence ses mystérieuses notes.
Les rues alentours, entendent, toutes la Cour.
Voilà bien longtemps que cette musique macabre n'avait pas fait surface.
Nauzhror se réveille, la grande hurle de son réveil de plomb.
Tremblez mortels, la miraculeuse parole arrive enfin.
Cyric chante, l'hymne est connu.
Aucune critique cette nuit.
Le diable est fin chanteur.
Il le sait, en joue à souhait.

Il faudra prouver que tu luttes
Il faudra prouver que t'exultes
Tu te retrouveras en elle.
Elle sait déjà qu'au fond vous vous ressemblez
Alors marchez, n'ayez pas peur, venez
Ensemble, elle sera de nouveau belle !
La Horde Sanguinaire,
Qui dès ce soir renait.
Hé ha !

Tuez vos vies avant votre mort.
Apprenez puis éduquez !

L'infâme mélodie s'arrête.
On dirait que la salle de bal s'est réchauffé.
Magie, ambiance saturé ou autre.
L'adrénaline en est pour beaucoup.
Alick Cyric se lève, replace sa capuche.

Tu veux être alors viens car le temps est court mais l'art long !

L'ombre marche, disparaît entre deux rideaux.
Il chantonne on dirait.
Des lueurs apparaissent derrière la tenture.
Le feu s'agrandit, les chandeliers reprennent vie.

Allez !
Venez donc !
Suivez la flamme !
Pour savoir, juste pour savoir...

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(La suite http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?p=14221780#14221780 )

Tanneguy a écrit:: Les paroles de Nera sont prononcées, tout comme la mélodie, celles-ci viennent soudainement enchanter le Sanguinaire qui ne peut s’empêcher de retenir un tout autre sourire.
Une lueur d’espoir en ce qui concerne la Horde Sanguinaire car il sait maintenant que tout n’est pas terminé.
Du sang neuf à Nauzhror, c’est tout ce qu’il fallait pour que Baphomet accorde un semblant de pardon aux anciens membres disparus.

Mais les survivants reviendront car au fond, personne hormis peut-être la mort peut nous faire cesser toute activité au sein même de la Horde, c’est ainsi. Et pourtant, les écrits disent que même après la mort, notre âme ne quitte jamais les Sanguinaires.

Et si Sombrespoir était venu à mourir par le passé alors Tanneguy le sait a plus profond de ses entrailles, celui-ci les regarde.
Ainsi, il accomplira son devoir de chevalier de la Horde, il conduira les survivants et les sangs neufs pour les réunir sous une seule et même bannière afin que tous se prosternent devant Baphomet.

Car ils le comprendront bien vite mais c’est ainsi que tous ces chevaliers, anciens templiers pour la plupart avancent.
Chaque guilde, chaque groupe organisé sur ces terres possèdent des croyances, pour la plupart, c’est le très haut mais d’autres semblent avoir trouvé refuge ailleurs.

Les paroles reprennent, toujours accompagnant ses notes de musique avant que tout ne cesse enfin. Et pourtant, le numéro n’est pas terminé car cet homme que certains prendraient volontiers pour un fou semblait vouloir en faire découvrir d’avantage à Nera.
Qui sait, peut-être prendra-telle peur dans les instants qui suivront et si c’est le cas, c’est tout simplement que la Horde n’était pas faite pour elle.
Car la Horde Sanguinaire n’est pas seulement un regroupent de brigands, mercenaires et autres malfrats, c’est bien plus mais pour comprendre, il faut le vivre. En passant les portes de Nauzhror, vous faites déjà parti de cette histoire.

Tanneguy le comprend peu à peu mais ce qui va suivre ne semble pas être donné à tout le monde. Nera va avoir le privilège de visiter certains lieux secrets de Nauzhror, c’est pour elle le moment de partir ou de rester mais ce choix sera décisif pour elle.
Le chevalier le sait, elle n’aura pas grandit dans les même cultes que lui mais tout est possible avec le temps, surtout à la Cour des miracles.

L’homme disparait derrière des rideaux alors que d’autres lumières apparaissent peu à peu, comme un mioche laissant derrière lui quelques cailloux pour retrouver son chemin tout en s’enfonçant dans une forêt en proie à une obscurité totale.
Le sanguinaire ne perd pas de temps et se retourne déjà sur lui-même pour revenir sur ses pas. Le masque dans sa besace, l’épée à son fourreau et c’est ainsi qu’il s’élance sur les pas du conteur.

Passer devant la belle Nera sans lui adresser un seul mot de plus, à elle seule de décider maintenant.
Des secrets vont lui être révélé et Tanneguy restera présent à chaque instant auprès d’elle, non pas pour la forcer à rendre son sang aussi noir que celui d’un Sanguinaire mais juste dans le but de lui faire comprendre l’importance des origines de la Horde…

Senera a écrit:: On ne devient pas Sanguinaire, on le porte en son cœur, en son esprit.

Nouvelle précision, il semblerait que la jeune fille trouve plus ici que ce qu'elle avait supposé de prime abord. Quelque chose de plus profond et de plus fondamental. Nouvelle mélodie tandis qu'elle perd son regard dans le brouillard en question qu'elle distingue à peine à travers une fenêtre crasseuse. Elle se retourne quand il se met à chanter, quel occulte secret reste encore caché à ses yeux ? L'atmosphère change ça se sent dans l'air, le repère se distingue de l’extérieur, se pare d'une énergie nouvelle, comme l'aboutissement d'un rituel puissant commandant aux éléments de faire renaitre en cet antre une âme, une essence éteinte.

Tu veux être alors viens car le temps est court mais l'art long !

Il avait remis sa capuche, elle n'avait toujours pas pu détailler son visage, à peine ses yeux, habités par une lueur étrange. Comme s'il était impossible de saisir ses traits ou de le reconnaitre. Allez t-il lui apprendre quelques sombres arcanes ? La brune ne demandait que ça et le voila qui disparaissait derrière une lourde draperie et qu'il y faisait jaillir du feu.

L'empoisonneuse regarde le chevalier comme pour chercher quelque écho à l'excitation qui la saisissait et à toutes les sensations qu'elle ressentait au fond d'elle même en cet instant. Mais ce dernier s'était éloigné sans qu'elle ne réagisse vraiment et reprenait déjà son fardeau pour suivre l'ensorceleur. Ce dénominatif auquel elle songeait arracha un étrange sourire Nera tandis qu'elle suivait de ses pupilles sombres Tanneguy qui se mettait à son tour à couvert du vieux tissu.

Plus un mot n'est entendu elle reste seule en cette salle. Elle regarde autour d'elle, la lumière vacillante, la chaleur inexplicable, les sons de l'orgue comme encore suspendus dans les airs, immortelle mélodie qui se rejoue dans sa tête et qui l’apprivoise. Elle jette un coup d’œil vers la sortie, sans la moindre intention de la reprendre. Juste l'impression qu'en cette alcôve elle a relâché sa vigilance, comme si elle était protégée des risques habituels du dehors, comme si entre ses murs elle s'exposait à tout autre chose, quelque chose de plus intime.

La chasseresse se retourna vers le rideau et d'un bond elle est à terre, elle reprend sa petite arbalète qu'elle suspend au crochet fixé à son baudrier. Enfin d'un pas léger et silencieux elle suit.

Evil_erin a écrit:: Simple curiosité sur une simple coïncidence ? Je ne croyais pas au hasard, et je ne n'aimais pas croire que tout se jouait parfois sur des coïncidences involontaires. Garder le contrôle, voila ce qui me satisfaisait.

Cette brune là, un peu trop jolie pour la Cour, aurait très bien pu se diriger vers le quartier Pourpre que je n'y aurai pas prêté plus attention, mais ses pas ne l'y conduisaient pas. Je l'avais déjà croisée, sans doute même avions nous échangé deux-trois paroles sans importance, pas ici, dans un autre contexte.

J'attendis un peu devant l'imposante bâtisse, détaillant le mur de façade où en dehors de la lourde porte d'entrée, il ne semblait y avoir d'autre issue. Je me rapprochais rapidement de la dite porte, mon épée à la main, je penchais alors la tête vers l'entrebâillement pour jeter un œil.
Nouveau regard dans l'enceinte, tout est calme, je decide de pousser plus avant. Je me glisse par l'ouverture, le bois craque légèrement sous ma main qui se pose sur la chambranle. Mes yeux courent dans la pièce, repèrent les objets, les traces, imaginent les pièges possibles, les voies de secours si je me suis plantée.

La poussière dénote d'un manque de gout certain ... J'esquisse un sourire narquois pour les eventuels squatteurs du coin ... Mais ca prouve surtout qu'il y a des lustres que l'endroit est desert. Que venait donc faire la brune dans cet endroit ? Et où est-elle passee ? Une chose est sure, elle n'est pas sortie par là où elle est entree. Il y a donc forcement une autre issue.

Ma main gauche suit le mur, le frole, je sens les vibrations remonter dans mon bras. L'endroit a vecu, il y a bien longtemps, puis est tombé de son piedestal, la chute a surement ete rude.
Les odeurs sont melees, vieillies, rances et moisies, impossible d'en tirer quoi que ce soit.

Une tenture attire mon attention. Elle n'a rien de particulier, miteuse, poussiereuse comme tout le reste de la piece. Des traces sont pourtant nettes, des mains ont touché recemment le tissu, des toiles d'araignees brisees dans leur perfection, une odeur de bougie passe outre l'empreinte du temps.

Mon épée se tend vers la toile qui a perdu de sa superbe et la pousse légèrement, l'entrouvre par le milieu sans que je n'aperçoive quoi que ce soit de particulier. Je ramasse un bris de potiche et le lance en dessous de la tenture, il glisse lentement, je l'entend choquer un mur de l'autre coté, je me met un garde, l'instinct en alerte. Si je dérange une obscure réunion ou un rendez-vous galant, je vais vite le savoir.

Ou pas ... Quelques minutes, qui me semblent une éternité, s'écoulent sans que rien ne bouge. Je grince alors entre mes dents : Mais bordel ! C'est quoi c't'endroit ?!!

Je tire un grand coup sur le rideau, plonge de l'autre coté, l'arme en avant et ... rien ! A nouveau un cul de sac ! Je plisse les paupières pour laisser mes pupilles jongler avec les ombres. Le couloir semble se prolonger dans une certaine obscurité. Continuer ou faire demi-tour ? S'enfoncer dans les méandres d'ennuis certains ou rejoindre la lumière blafarde de la Cour ? La question n'en est même pas une, et je me remet à avancer lentement le long du mur vermoulu, l'épée toujours en garde au poing.

--Mathie a écrit:

[RP] Nauzhror, repère de la Horde Sanguinaire 3-26

Qui êtes-vous ?

La question semble venir de nulle part ou de partout.
Pourtant la Veuve est là, qui n'a pas perdu un instant des mouvements de la femme blonde.
Elle est là, juste derrière elle.
Sans un bruit, comme quand elle était jeune, elle s'est glissée telle une ombre, poursuivant sa proie, lame au clair et les sens aux aguets.

Mathie a vieilli, le temps ne l'a pas épargnée, sa chevelure s'est garnie de fils blancs et au coin de son regard, se sont dessinés des sillons.
Mais elle est restée vive et alerte, ne s'est jamais vraiment reposée, a-t-elle seulement attendu que l'heure arrive.

Après l'incendie qui ravagea en 1456, la Cour des Miracles et Nauzhror avec, la Veuve était repartie chez elle, sur les terres de son défunt époux, du côté de Bouillon.
Là, elle ne fit plus jamais parler d'elle, semblait vivre une vie de femme normale, sans que personne ne puisse se douter qu'elle ne priait pas Dieu mais le Diable.
C'est à Baphomet que ses prières allaient, que l'encens les portaient, à la barbe du prêtre assuré de la bonne foi de Mathie.

Puis, on vint la tirer de sa quiétude, c'était un matin d'automne alors que le soleil faisait briller les tons chauds de la saison et que la Semois coulait le long de ses méandres, sa douce chanson du courant.
Sur l'éperon rocheux où se dressait le petit château, un messager arriva qui ne prétendait s'adresser qu'à la Veuve.
Le message qu'il délivra remplit Mathie d'une joie rarement ressentie et on la vit pour la première fois depuis toutes ces années, quitter son sombre habit gris pour celui qu'elle n'avait plus porter depuis longtemps, celui orné de liserets d'or. C'était jour de fête, il fallait faire honneur !
Le soir même, Mathie quitta son château et prit le chemin du retour, celui de Paris.

Aujourd’hui, elle était là.
Le hasard, elle n'y croyait pas, avait depuis longtemps intégré le fait que les événements arrivaient parce qu'il était nécessaire qu'ils arrivent, que le grand livre du destin était écrit à l'encre de chaque vie.
La présence de la jeune femme, celle-là même qu'elle avait suivi alors qu'elle semblait chercher quelque chose, alors qu'elle-même venait d'arriver n'était pas anodine.
Etait-ce une épreuve que la Veuve devait subir ?
Etait-ce une recrue qu'elle devait enrôler pour le réveil de la Horde ?
Etait-ce une envoyée de Sombrespoir ?

Le regard de la Veuve ne cillait pas, l'intruse était menacée, de sa réponse dépendrait sa survie.

_________________
"Si Dieu ne me veult ayder, le diable ne me sauroit manquer !"

--Tchourka a écrit:: [Sur le chemin du retour depuis l’Auberge des 5 sens]

L’encapuchonné quitte l’auberge, le genou claque une nouvelle fois à chacun de ses pas. Les os craquent, l’allure n’est pas régulière et sa posture semble courbée.
Loin d’être un vieillard sans importance, Tchourka s’avance en direction de Nauzhror.
Le bruit des outils dans sa besace donne un rythme à sa marche sans fin car il ne s’arrêtera pas pour attendre cet homme de foi. Lui qui voulait rencontrer la Horde Sanguinaire, ainsi ça sera fait.
Et si comme les rumeurs le disent si bien alors si le Domaine reprend vie c’est que du beau monde doit s’y trouver, un bel accueil lui sera donc réservé.

La tête tourne, un regard est jeté par-dessus son épaule, il semble suivre sans peine mais comment compte t-il s’y prendre pour bouter les sanguinaires hors de Paris ?
Qui en cette Cour des miracles oserait s’en prendre à eux…
C’est sans même prévenir qui que ce soit qu’il tourne à l’angle d’une petite ruelle, un mioche traine, il semble récupérer quelque chose au sol.
L’encapuchonné n’a que faire de celui-ci et le bouscule même à son passage, ne craignant aucune représaille de celui-ci.

Il marmonne, chantonne à voix basse, par cette nuit, le sang coulera au sanctuaire de Baphomet, les cérémonies reprendront.
Et sans doute pour la première fois, il s’agira du sang d’un de ces nombreux hommes de foi, tous guidés par cette folie de croire en le très haut comme ils le disent.
Mais qui sont les véritables fous ? Des pensées qui le font une nouvelle fois sourire de plus belle.
Il ne s’arrêtera pas, hors de question.

Sa bouche tremble sous l’effet de l’effort fournit, cette marche accélérée ne l’aidera sans doute pas à tenir debout plus longtemps.
Bien qu’il soit encore capable de manier une épée comme il se doit, les hivers ont eu raison de son état de santé. Mais seul Baphomet le guide désormais et c’est ceci qui le force à rester debout, continuer de faire perdurer ces croyances et ces cultes.
Ramener un homme de foi au domaine de Nauzhror ne pourra lui faire que le plus grand des plaisirs, c’est certain.

La marche continue ainsi quelques courts instants de plus alors que l’encapuchonnée passe une entrée donnant ainsi sur une petite Cour dont il n’y a qu’une seule et unique issue.
Ici autrefois vivaient des bordels et autres auberges pour les voyageurs de passage. Désormais, un seul édifice, imposant et sombre s’élève… Le Domaine de Nauzhror ayant reçu la vie des mains de Sombrespoir, le seul et l’unique.
Tchourka s’avance, remarquant les portes du Domaine entrebâillées. Quelqu’un est entré à l’intérieur… La Horde Sanguinaire est de retour ! Lentement il se retourne avant d’annoncer discrètement.

Entrez ou partez, maintenant ça n’a plus grande importance.

C’est alors que son regard se posa sur une autre silhouette qu’il avait à peine remarqué. Celle d’une femme au visage si abimé… Certains auraient pitié de celle-ci mais croyait-elle être la seule à avoir ainsi souffert du temps et des événements du passé…

Evil_erin a écrit:: Et merrde ! Est-ce que je m'étais faite avoir comme une bleue, contre toute attente c'était possible dans un endroit pareil, ou bien était-ce une autre "visiteuse" de ce qui m'apparaissait de plus en plus comme un ancien "temple" de la Cour.

Je me retournais lentement vers la femme qui venait de prononcer les mots, mon épée toujours en garde mais sans vindicte aucune. Je l'observais un moment, incapable de mettre un age ou une quelconque expression sur le visage en face de moi.

Je pourrais vous poser la même question, mais je doute que la révélation de nos identités respectives soit vraiment le point crucial de la situation.

La fixant toujours, aucune ombre de sourire même moqueur sur le visage, j'attendais de voir ce que me voulait cette ombre sortie de nulle part. Je restais sur le qui-vive, trop de moribonds et autres fanatiques, embrigadés dans les clans sombres de la Cour, étaient prêts à n'importe quelle folie pour faire couler le sang, même le leur.

Soudain mon regard dévia lentement sur le coté alors qu'une autre ombre se profilait à nouveau dans ma direction. Bordel !! Il commençait à y avoir plus d'affluence dans cette ruine que dans un moulin bourguignon !
Je raffermissais mes mains autour de la garde de mon épée, les sourcils légèrement froncés. Une contre deux, et vu leurs allures, j'étais pas sortie de l'auberge. Je pointais l'ombre du menton, m'adressant à la femme à l'expression si terne.

Un ami à vous ?

Cyrielle. a écrit:

« On a pas fait tout c’chemin pour rien.. N’est-ce pas, mon Père ? »

Scopolie a écrit:: L'encapuchonné boite, faisant chanter à ses instruments de fer un chant lugubre. Nous n'avons pas eu de mal à le rattraper, finalement. Je croyais qu'il avait accéléré au début pour nous presser de sortir, pour que je n'ai pas le temps de donner d'instructions à un possible complice, mais il n'en est rien. Cet homme est tout simplement d'une impatience maladive. Peut-être craint-il les représailles de ses maitres s'il tarde trop en chemin, ou est-il rongé par le péché jusqu'à l'os ? L'envie de le questionner ne me manque pas, mais il n'a pas l'air très bavard. Pour preuve, il ne nous avertit même pas lorsqu'il tourne dans une ruelle étroite ; il ne prend même pas le temps d'injurier un gamin imprudent qui était sur son chemin. A le voir marcher aussi vite avec un genou aussi faible, sans se préoccuper de ce qu'il y a sur son passage ou derrière lui, un passage du Livre des Vertus me revint en tête.

"Tout autour du pic bleu, sur des centaines de lieues alentour, des milliers de damnés se battaient comme des forcenés. Ils n’avaient pas la moindre pitié les uns envers les autres. Chaque occasion était bonne pour arracher un membre à son adversaire. Lorsque les armes et les poings ne suffisaient plus, les dents prenaient le relais. Alors, sortant de la gigantesque mêlée, un énorme taureau avança vers moi. En dessous de ses yeux injectés de sang, des flammes sortaient de ses narines. Il me dit: “Je suis Léviathan, Prince de la Colère. Gabriel, Archange de la Tempérance, est mon opposé. Celui qui s’abandonne à la haine de l’autre, ou qui de toutes ses forces tente de lutter contre sa condition vient rejoindre les rangs de mes damnés.”"

S'il trébuche, ne comptez pas sur moi pour l'aider à se relever, dis-je à la borgne qui me talonnait, entre deux inspirations bruyantes. Moi qui n'aimais pas l'exercice physique, me voilà servit, à courir après un boiteux.

Puis je me demandai pourquoi je courrai, en fin de compte. Il est seul, boiteux et chargé d'une sacoche qui parait bien lourde en plus de son épée. Et nous sommes deux, une borgne de haute stature qui peut le mettre à terre, et moi qui puis l’assommer avec un des nombreux pavés mal agencés. Ou mieux, lui briser le genou, pour lui couper toute envie de galoper comme lors de sa prime jeunesse. Et il parlerait, pour sûr, ou je lui ferais goûter aux méthodes de l'Inquisition du bon vieux temps pour extirper informations et repentances de la bouche des hérétiques. Il me dirait tout ce dont j'ai besoin de savoir pour exterminer les siens. J'observai la borgne du coin de l’œil. Me suivrait-elle dans cette entreprise, ou me retrouverai-je moi-même assommer par derrière ? Elle est ma seule alliée, et c'est bien ce qui fait d'elle la personne la plus dangereuse pour moi.

Finalement, la question ne se pose pas. Nous arrivons dans leur domaine, juste face à leur antre. Et comme à l'entrée de la grotte d'un ours mal léché, les odeurs y sont plus abominables qu'ailleurs, et la vermine y est nombreuse. Le choix nous est donné d'entrer ou de partir. Un choix qui n'en est pas réellement un. Je ne tiens pas à expérimenter ses talents de lanceur de couteaux, ou savoir de la manière la plus désagréable qui soit si un homme armé d'un arc nous observe depuis une meurtrière. Encore une fois, la borgne me pressait d'avancer. Dans d'autres circonstances, elle aurait eu droit à une remontrance, je n'aime guère la manière dont elle me commande avec son air aimable -enfin, aussi aimable qu'elle le peut avec une moitié de visage défigurée.

Bien sûr, ma Fille... Allons accueillir nos nouveaux voisins. Aujourd'hui, c'est pendaison de crémaillère. Et selon ce qui ressortira de notre entrevue, nous reviendrons, ou pas, pendre d'autres choses... Vous vous joindrez bien à nous, l'ami ? demandai-je avec un sourire faussement aimable à notre guide, jetant un regard curieux à sa besace et à son mystérieux contenu, avant de m'apercevoir que des voix s'échappaient de la gueule de l'antre. L'obscurité ne nous permettait que de voir de vagues silhouettes.

Ce sont nos hôtes pour ce soir ? Une pointe de surprise était clairement audible dans ma question. Ils nous attendaient ? Là, c'était plutôt de la méfiance. Je reculai d'un pas pour m'écarter de l'encapuchonné, avant de lui ordonner : Passez devant. Montrez nous le chemin. Nous ne voudrions pas être pris pour des voleurs... conclus-je en jetant un coup d’œil à la borgne pour lui faire comprendre de se tenir prête au cas où les choses tournent mal.

--Tchourka a écrit:: Un cureton au domaine de Nauzhror, voici un spectacle que Baphomet ne semble pas prêt d’oublier. Le regard perdu dans l’entrebâillement des deux portes, l’encapuchonné ne dit pas un mot et ne prête d’ailleurs plus aucune attention aux deux personnages qui jusqu’à présent le suivaient.
Son attention était des plus simples à la base… Les faire entrer dans le domaine, les semer, tenter de les séparer et chacun leur tour, les tuer avant de les dépecer dans son pseudo laboratoire improvisé.
Mais ses plans semblent devoir changer car l’intérieur du domaine est maintenant occupé.

Les questions sont nombreuses, le pas boitant il s’avance encore quelque peu, gravissant les premières marches menant à l’entrée de Nauzhror.
Regard jeté par-dessus son épaule alors que le curé vient tout juste d’achever ses belles paroles alors que Tchourka ouvre grandement la bouche, le tout accompagné d’une large sourire dévoilant une nouvelle fois sa langue si particulière.

Et bien suivez-moi…

La main pousse l’une des deux lourdes porte en bois avant de pénétrer à l’intérieur. Cette fois-ci il en est certain, ils ne sont pas seuls en ces lieux.
Une nouvelle fois il se retourne.

Vous devriez… Attendre ici, je reviens !

Pas un mot de plus et voilà qu’il s’échappe, prenant la direction de ce large couloir menant à cet endroit autrefois réservé pour les invités mais aussi pour les festivités.

La Horde revit de ses cendres… Elle revit oh oui…

Bien vite, un rideau est poussé alors que sous ses yeux, deux nouveaux visages se tiennent là, deux femmes. Une parfaite inconnue et…
Il ne peut pas le croire, elle est revenue auprès des siens, Mathie, la seule, l’unique. Aussitôt le boiteux s’incline en avant avec toujours ce même sourire sur les lèvres et ce, tout en ajoutant.

Quel plaisir de te revoir en ces lieux ! Se redressant enfin, il poursuivit. Nous avons des invités qui attendent à l’entrée et…

Les torches, elles dansent, toutes rallumées et mènent dans les sous sols, vers le sanctuaire. Stoppé net dans ses paroles, il passe devant les deux donzelles sans même leur prêter ne serait-ce que d’avantage d’attention.
Le genou fragile progresse, suivant les torches enflammées, descendant dans les sous terrains de Nauzhror…

Auxane a écrit:: {Petit Flash Back}

Et vlan ! elle venait de recevoir un coup, c'était pour n'avoir rien dénicher à manger et aussi pour cette faire attraper par le marchand. A chaque fois elle risquait sa peau pour nourrir un gros balourd qui n'était pas capable de se lever de sa couche. Il parait que cela forgeait le caractère et obligeait à être plus prudent, une leçon en quelque sorte, selon lui comme il disait "c'est en forgeant qu'on devient forgeron et à force de prendre des coups tu feras attention". Sauf que cette leçon elle venait de la recevoir une deuxième fois, la première fois le coup avait été reçu dans le dos et cette fois si sur la cuisse, les coups de bâton ça laissent des marques même infimes ... Auxane serrait les dents à chaque moments car elle n'avait pas le choix d'obéir, elle été hébergée "gracieusement" sous le toit de l’infâme, au risque de vendre son âme au diable pour régler son dû.

Un jour la goutte d'eau fit déborder le vase. Il se trouvait qu'avec les quelques années qui se sont écoulées, que la brune se faisait femme avec des formes plus qu’appétissantes. Elle avait ramener un morceau de viande à l'ignoble gros tas mais lui préférait un autre morceau de viande enfin c'était plutôt de la chaire fraîche qu'il voulait. Une main un peu trop baladeuse et Auxane se retourna dans un élan puis le gifla. La réplique fût instantanée, le bourreau en fit de même la jeune femme fût projeter dans la pièce prêt de morceaux de verre. Une autre cicatrice a son tableau, sur sa pommette en dessous de son oeil gauche.

Il se jeta sur elle comme un chien sur un vulgaire morceau de viande, la brune avait prit en main un bout de verre tranchant et d'un geste l'égorgea comme un goret sans remord. Il s'effondra de tout son poids mort sur le sol à côté d'elle se vidant de son sang. Il ne fallu pas longtemps à Auxane pour rassembler le peu d'affaire et filer aussi vite qu'elle pouvait.

{Au jour d'aujourd'hui}

Il parait que ce que nous sommes à présent est dû à notre passé. Pour Auxane s'était vrai et elle en avait tirer du profit. Elle était devenue plus fine, ruser, sauvage ... elle préférait chasser qu'être chasser ... dérobant les bourses aux bougres d'idiot qui faisaient leur basse besogne prestement dans les ruelles avec les catins du coin, et tant pis pour ceux qui n'avait rien pour régler leurs frais. Cela l'amusait, profiter de la faiblesse pour commettre ces méfaits, ce petit jeu lui avait même permis de gagner sa première dague une belle pièce de premier choix, une autre histoire encore.

Un jour, dans une taverne mal-famé du coin, alors qu'elle épiait sa futur proie, son attention fût attirer par une conversation, c'est cette fois-ci ou elle avait su que la Horde Sanguinaire allait renaître de ces cendres. Une bonne nouvelle pour elle car jouer à ce petit jeu seule finissait par l'ennuyer à la longue, se salir les mains pour soit même sans but n'était plus assez attrayant, elle cherchait un autre but quelque chose de plus excitant qui pouvait faire parcourir l'adrénaline le long de ces tripes.

Auxane s'était rendue au repère, elle avait passer la première étape et décrocha un passe afin de pouvoir circuler librement dans le domaine. Cette épreuve qui lui avait fait gagner une autre cicatrice sur sa peau blanche sur son avant-bras gauche caché sous son gantelet. Depuis le foulard en soie noir ne l'avait pas quitter, attacher à sa ceinture sous sa cape.

Elle avait emprunter des ruelles sales, mal-odorante et peu fréquentable pour quiconque qui n'avait rien à faire ici. Auxane avança dans la cour se trouvant face au domaine d'un pas de félin, balançant les hanches fièrement, sa longue natte suivant le tempo sur sa cape. Elle regarda les gens qui étaient déjà devant les portes du domaine avec un air interrogateur. Elle se posa dans un coin, non loin de l'entrée du domaine, sur un tonneau, une jambe ballante dans le vide et l'autre talon appuyé sur le dessus de son siège de fortune dont le coude venait trouver refuge afin de pouvoir accueillir son menton sur son poing fermer. Son regard d’émeraude ne loupait rien, y aurait-il un peu d'animation pour la brunette histoire de la divertir un tant soit peu à laquelle elle pourrait se mêler ?

--Mathie a écrit:

La veuve ne reçut pas de réponse à sa question.
Autrefois, la femme aurait été passée par la lame, sans autre forme de procès.
Mais aujourd'hui, la main de Mathie hésita. Si l'épée était tenue fermement, comme à l'époque de ses seize ans, la certitude de devoir détruire tout ce qui n'était pas la Horde et tout ce qui la menaçait, était remise en question, soudainement.

Aussi soudainement apparut Tchourka qui s'inclina devant elle.
Il l'avait surprise, elle, la Veuve intrépide que personne n'avait jamais pu battre au combat. Elle venait par deux fois en si peu de temps de faillir. Elle grimaça de rage contre elle-même. La réalité la rattrapait, si le temps n'avait rien changé à son âme, si même, chaque jour qu'elle avait vécu, elle s'était tenue prête, l'âge l'avait bel et bien fait vieillir. Mathie La Veuve Sanguinaire venait de rendre vie, sous les yeux de Mathie la Vieille.

Elle ne suivit pas Tchourka.
Elle ne prêta pas plus attention aux visiteurs sauf à celle qui l'avait défiée en ne répondant pas à sa question. A elle, elle indiqua l'encapuchonné.

Suivez-le.

Peut-être était-ce cette femme-là qui allait prendre sa place ?
Baphomet savait.

Mathie quitta Nauzhror, reprit la direction d'Herbeumont, là où désormais elle servirait Baphomet. Autrement.

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"Si Dieu ne me veult ayder, le diable ne me sauroit manquer !"

Evil_erin a écrit:: Une lueur de défi vacilla dans le regard de la femme en face de moi, comme si elle s'apprêtait à engager le combat contre moi. Je n'étais pas venue pour cela, juste une curiosité à satisfaire concernant la brune dont je devais avoir perdu la trace. A moins que ...

L'ombre s'approcha, et aux signes déférents adressés à la femme, j'eus ma réponse. Je les observais un instant, en habitués des lieux ils m'ignorent. Du moins pour l'homme c'est certain. Il disparait rapidement dans le couloir sans finir la phrase qu'il a commencé ... Étrange.
Lorsqu'elle reporte son attention sur moi, je sens comme une vague de froid me frôler. Rester attentive à ses gestes, à ses mots, à son regard. Mais contre toute attente, elle m'enjoint à suivre l'homme. Puis elle fait demi-tour, me laissant là, un peu étonnée de la tournure des événements.

Quelque chose m'intrigue. Ils sont différents des clans habituellement rencontrés dans la Cour. Il faut que je sache qui ils sont et ce qu'ils font ici. Création ou renaissance ? Je hoche la tête à son .. conseil ? Ordre ? Oui, ca a tout d'un ordre, et ma curiosité me pousse à le suivre. Aussi, l'épée toujours au poing, je me faufile à la suite de la cape sombre.

Tanneguy a écrit:: Le sanctuaire, Tanneguy et Tchourka n’y sont plus et désormais, tous deux marchent en direction de l’entrée du domaine de Nauzhror. Pour le moment dans les sous sols, ils arpentent les nombreux couloirs qui se croisent sans cesse.
Ne remarquant même pas la présence d’une parfaite inconnue, épée à la main, sans doute a-telle emprunté un chemin bien différent du leurs. Enfin, les deux guerriers sanguinaires reviennent au niveau supérieur.
La marche est longue, silencieuse mais Tanneguy se concentre car il sait très bien que le sang peut être déversé dans les instants qui vont suivre. Il ne manque plus que Alick à l’appel, celui-ci va sans doute s’amuser un peu avec le corps endormit de Nera, touché par le carreau empoisonné d’une arbalète.

Tanneguy est fier… Fier de constater que ce domaine n’a pas changé, fier de ceux qui ont répondu présent mais fier plus que tout de servir Baphomet en tant que chevalier de la Horde Sanguinaire.
Mais quand le moment sera venu et il le sait, il devra reprendre le flambeau de Sombrespoir, porter le masque ainsi que son nom et faire revivre pleinement la Horde Sanguinaire, comme à l’époque. Bientôt, les patrouilles sanguinaires arpenteront les rues et ruelles de la Cour des miracles.
De nouvelles règles seront imposées, partout, il y aura des pillages et des mises à mort mais c’est ainsi. Un seul clan peut régner en maitre sur cette Cour et c’est maintenant le tour de la Horde.

Le rôdeur tourne une nouvelle fois la tête tout en marchant, le regard posé sur Tchourka qui lui reste bien silencieux. Les directives vont être donné et ce dans le but que tout se passe pour le mieux.
Leur invité n’est peut-être qu’un simple curé mais celle qui l’accompagne reste encore inconnue, le rôdeur ne possède aucune information à son sujet.

Restes à mes cotés, n’hésites pas à les tuer s’il le faut !

Tanneguy lui aurait préféré les laisser en vie pour ensuite les sacrifier dignement au sanctuaire, c’est un fait. Le rideau est une nouvelle fois passé, les voici dans la grande salle de réception.
Un long et large couloir plongé partiellement dans le noir, au bout de celui-ci, les portes ainsi que les deux silhouettes qui se profilent peu à peu. Mais le rôdeur est ici chez lui et il ne reculera devant rien ni personne.
La mort ne l’effraie plus désormais car il sait que Baphomet ainsi que Sombrespoir l’accompagnent à chacun de ses pas.
Main toujours posée sur le pommeau de son épée, il s’avance encore, s’arrêtant à un cinq pas à peine de ses nouveaux invités. Ceux-ci se présentent face à lui.

Un homme, le curé semble t-il, rien de particulier mais c’est cette femme qui attire son attention. Son visage partiellement abimé, si particulier mais loin d’être repoussant.
Des choses horribles, l’encapuchonné en a vu des paires mais à cet instant précis, il pourrait même trouver un léger avantage à ce visage à l’œil manquant.
Les deux invités maintenant dévisagés, le rôdeur peut se montrer enfin en parfait hôte à la façon de la Horde Sanguinaire… Que Baphomet guide ses mots.

Que puis-je pour vous ?

L’envie d’aborder le sujet concernant cette voix qui s’élève contre la Horde Sanguinaire mais il n’en fera rien pour le moment, préférant les laisser eux même en parler. Et peut-être ne sont-ils que deux pour le moment face à ses invités mais les sanguinaires rôdent sans cesse dans ces lieux.
Ils sont observés, écoutés c’est certain mais pour l’heure, aucunement besoin de renfort…

Cyrielle. a écrit:

Scopolie a écrit:: Était-ce vraiment une bonne idée de rester ici, dans l'entrée de cette sinistre bâtisse, tandis que notre guide s'en allait faire des choses inavouables. Je ne doutais pas un seul instant de la fourberie de ce genre d'homme, ni qu'il allait revenir. Et accompagné, en plus. Mais la malhonnêteté du personnage l'empêchait d'avouer ses sombres desseins, à moins qu'il ne soit persuadé que parce que je suis un clerc, je suis surpris à chaque fois qu'on me fait un coup bas. Au final, je serai presque vexé de me retrouver debout, immobile et délaissé. Je ferais peut-être tout aussi bien de mettre le feu à leur bâtisse, l'occasion était fort belle. Et comme on dit, l'occasion fait le larron.

Mais notre guide à la langue fourchue revint bientôt, accompagné d'un homme à la parole concise. Je ne le saluai pas, ne lui adressant qu'un fin rictus moqueur en voyant qu'il gardait la main sur la garde de son épée. Alors, soit il était le genre d'homme à frapper avant de réfléchir, comme ces fous Basiliques ; soit il pense pouvoir me dominer sur mon propre terrain, le Verbe. Je pourrais m'amuser de lui, comme la borgne derrière moi s'amuse de ma situation, mais je penchai pour en venir rapidement au vif du sujet, celui qui fâche.

Pour m'être agréable, vous voulez dire ? Discutons. Et partez.

Ces gens là ne respectent aucune règle. Je me contente de poser le décor.

Puisque les forces en présence semblent équilibrées, dis-je en désignant la femme à mes côtés, et qui ne semblait pas laisser mon interlocuteur indifférent, j'espère ne pas devoir en venir à la violence, du moins pas ce soir.

La promesse silencieuse d'une prochaine rencontre qui sera beaucoup moins amicale.

Car si je suis venu à vous, c'est seulement pour juger si nous avons un conflit d'intérêt.

De sa réponse dépendra si nous resterons des inconnus l'un pour l'autre ou si nous deviendrons ennemis.

Vous êtes étranger aux politesses, et moi je les exècre ; alors parlons franchement : qu'êtes-vous venu faire à la Cour des Miracles ? Quels sont vos projets ? Ai-je des raisons de croire que vous êtes de dangereux hérétiques ?

Dehors, le vent souffle en une puissante bourrasque, faisant grincer les lourdes portes du domaine sur leurs vieux gonds. Je pouvais presque entendre le doux murmure des cordes de la potence se balancer dans le vide. Pour sûr, les hérétiques de ce groupuscule n'ont pas intérêt de se promener seuls.

» [RP] Sanctuaire de la Horde [Annexe de Nauzhror]
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