Même sang même trempe? Allez savoir...

Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 22/12/2012

La nuit venait à peine de tomber quand la rousse s'avança dans la ruelle qu'on lui avait indiqué. Longtemps, elle avait erré dans les bas fond pour s’imprégner des lieux. Elle n'aimait pas se retrouver en terrain inconnu la Fauve, avant d'entamer quoi que ce soit elle avait toujours eu besoin de sentir, observer, comprendre comment les lieux ou les gens fonctionnaient. Sa façon à elle d'exorciser son appréhension sans doute ou simplement de chercher courage, allez savoir... Quand elle eut mémorisé son trajet, trouvé trois à quatre chemins différents pour filer en cas de besoin, elle s'approcha donc de la bâtisse qui ne payait pas de mine aux premiers abords .

Nul doute qu'elle avait été repérée depuis un moment déjà. Une rousse inconnue à la démarche boitillante flanquée d'un bâton aussi grand qu'elle, qui ratissait le quartier depuis des heures, ça passait pas vraiment inaperçu même si sa mise n'avait rien de remarquable. D'un pas tranquille et lent qui seyait à son léger handicap, elle s'avança face à la grande porte fixant celui qui en gardait jalousement l'entrée. S’arrêtant en bas des marches, elle laissa passer quelques secondes avant de relever sa capuche et de lever la tête. Offrant ses boucles rousses et son visage marqué par les taches de rousseur, elle écarta ensuite lentement les pans de son mantel afin de montrer ce qui s'y cachait. Elle était armée, chacun le savait, autant montrer de quelle façon. Rien de belliqueux dans la démarche, son attitude passive en témoignait. Le message était clair : rien à cacher... Sa voix ferme résonna alors sur le parvis.

Bonsoir... Faites dire que la Fauve est aux portes pour discuter avec le maître des lieux s'il est là.

Laissant tomber son bâton au sol, elle croisa ensuite les bras a sa poitrine attendant patiemment que l'Autre arrive. Nul doute qu'il se déplacerait en personne s'il était vraiment digne de confiance. Un chef recrutait lui même et non pas sur avis de ses sbires enfin comme ça qu'elle voyait les choses. Il serait temps de savoir si le cadet était de la même trempe...

Il y a des jours où il arrive que le calme n’est aucun mal à prendre possession du domaine de Nauzhror. Les nouveaux adeptes commencent eux tout juste à s’entendre avec les anciens et certains, se trouvent même des points en commun.
Le rôdeur lui peine comme toujours à faire preuve de bonne foie envers ces nouvelles recrues. Ce ne sont pas d’anciens templiers et donc à ses yeux, ils ne sont pas de véritables chevaliers, près à se battre jusqu’à la mort.
Mais du sang neuf est toujours le bienvenu à la Horde Sanguinaire, c’est certain même.

Ayant emménagé un espace dit personnel à l’étage du sombre domaine, il y aura finalement installé un bureau ainsi que quelques étagères où il pouvait y entreposer de nombreux manuscrits.
La plupart traitant des archives concernant la Horde Sanguinaire, l’on pouvait aussi y trouver de nombreuses informations en ce qui concerne le domaine médical car Tanneguy s’y intéressait de plus en plus avec le temps.
Découvrir la façon dont l’on peut traiter certaines maladies mais aussi bien l’anatomie, sans doute son sujet favori. Il aura même eu le plaisir de pouvoir découvrir directement l’intérieur d’un corps humain sur une « volontaire » de la Cour des miracles…

Plume à la main, il écrit sans cesse, tout comme le faisait sans doute Sombrespoir avant lui. Cherchant à faire en sorte qu’il reste toujours une trace de la Horde Sanguinaire, même à travers le temps, ses nombreux récits traitaient des aventures bonnes ou mauvaises des sanguinaires.
En paix, pas un bruit pour venir le perturber jusqu’à ce que des bruits de pas se fassent entendre dans le long couloir à l’extérieur de son sombre bureau.
Une main vient frapper, une voix s’élève dors et déjà, celle du garde qui visiblement n’est plus à son poste. Mais celui-ci vient lui annoncer la venue de ce qui se dit être… La Fauve.

Le rôdeur sourit en coin alors qu’il dépose sa plume délicatement tout en se redressant. Son épée empoignée, rejoint bien vite sa place à sa ceinture alors que c’est tout naturellement qu’il quitte les lieux.
Déjà, des rires se font entendre au loin, sans doute au réfectoire encore une fois, il semblerait que certains adeptes y passent le plus clair de leur temps.
D’autres patrouilles dans les couloirs, certains semblent même avoir remarqué la présence de la nouvelle venue à l’extérieur, il leur a suffit de jeter un bref coup d’œil à travers les quelques ouvertures du domaine.
Ainsi, un ennemi pourrait s’aventurer en ce territoire qu’est celui de la Horde, un carreau décoché suffira amplement à le faire tomber à terre. Bien que ces armes soient encore très imprécises…

Tanneguy descend au niveau inférieur, rejoignant cette grande salle autrefois si animée. Désormais, certains adeptes s’occupent de tout remettre en ordre.
De nouvelles tapisseries mais aussi des meubles, tout est mit en place pour que ce lieu reprenne vie avec le temps, tout comme autrefois.
Un nouveau couloir, large, celui qui mène à l’entrée du domaine. Le gardien lui suit Tanneguy en silence. Les portes sont closes mais le maitre des lieux laisse sortir le gardien en premier. C’est enfin qu’il fait son apparition, découvrant ainsi la nouvelle venue.
Une femme, encore une, à croire que la Horde Sanguinaire n’a de cesse d’attirer toutes les rebelles de ce Royaume mais c’est une idée qui ne lui déplait pas pour autant à vrai dire.
Lentement, il descend la première marche, le rapprochant ainsi un peu plus de celle qui en cette soirée aura décidé de rendre visite à la Horde Sanguinaire. Le rôdeur est chez lui en ces lieux, c’est ainsi donc qu’il s’invite à prendre la parole.

Que puis-je pour toi ?

Sa main bien visible sur la garde de son épée, voici que le rôdeur n’a de cesse de la dévisager. Une agréable créature qui se dresse face à lui, encore une fois.
Mais celle-ci semble avoir plus de manières, dans son allure mais les illusions sont nombreuses et se multiplient même à la Cour des miracles, pensée le forçant à se méfier d’avantage…

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L'attente n'est pas bien longue mais la femme en profite pour examiner les lieux de plus près. Elle sent sur elle des regards qui la transpercent et s'oblige à faire le moindre geste possible. Seules ses pupilles vagabondent sur la bâtisse ; le bâtiment est hors d'age et le lierre rampant à ses murs prouve que les lieux reprennent à peine vie. Oui ce sont bien les portes de l'outre tombe qu'elle a devant elle.

Des bruits de pas, le grincement de la porte qui s'entrouvre. Celui qu'elle cherche apparaît à la suite du garde. Pas besoin de le voir pour en être persuadée. Même démarche, même aura malsaine et nauséabonde... Bien sur il y a le temps de l'observation, chacun cherche à jauger les capacités de l'autre. Si l'homme par sa position peut l’examiner plus aisément, la rousse n'est pas en reste. Sans vergogne et pourtant sans bravade, elle le fixe avant d'avancer de quelques pas. Un pied posé sur la première marche, elle finit par rompre le silence.

Tu es venu en personne, une bonne chose... Tu peux pour moi et je peux certainement pour toi...Enfin si nous nous en donnons l'occasion.

Un temps d’arrêt alors que de son autre pied elle commence à grimper les marches lentement. Le regard toujours posé sur l'homme, aucun autre de ses membres ne bouge et elle prend bien garde à laisser ses mains nues en vue.

Me permets-tu ? Je n'aime pas à avoir à lever la tête …

S’arrêtant à la dernière marche, elle relève légèrement la tête pour fixer à travers la capuche qui le dissimule.

Et j'aime à savoir à qui je cause. Surtout quand il s'agit d'un de ton sang !

Percevant alors une lueur des profondeurs de l'ombre qui lui sert de visage, elle marque un temps d’arrêt avant d'ajouter.

Oui tu es bien l'un d'eux ! Ton regard ne trompe pas... Je suis la Fauve. J'ai eu ouïe dire que tu cherchais à faire renaître l'outre tombe de ses cendres. L'idée m’intéresse si je te sens capable de la mener à bien. Ensuite ce sera à toi de voir si mon bras peut t'être utile...

Enfin, l’entrevue pouvait donc commencer sur les marches qui mènent à l’entrée de Nauzhror. Cette délicieuse inconnue pouvait être n’importe qui en réalité.
Une éventuelle nouvelle recrue, assassin ayant en vue l’idée de mettre fin aux jours du rôdeur, simple émissaire envoyée par les soldats du Guet pour ordonner à la Horde de quitter la Cour des miracles.
Dans tous ces cas de figure éventuels, Tanneguy ne bougera pas d’un poil et il se contentera de la laisser parler.
Les explications que celle-ci apporte sur la raison de sa venue en ces lieux sont des plus importantes et il le sait. Mais elle semble aussi savoir qu’elle ne doit pas faire le moindre mouvement pouvant le couter la vie, c’est ainsi mais la Horde Sanguinaire n’est pas du genre à poser genou à terre face à n’importe qui.

Mais voilà des mots qui arrivent jusqu’à ses oreilles et qui semblent légèrement soulever son cœur. Les doutes, quelques suppositions en premier lieu quand celle-ci vient à parler du même sang qui coule dans les veines du rôdeur.
Serait-elle en train de parler de Nathan, répondant aussi sous le nom du Faucheur, sa seule et unique famille. Son frère qu’il n’aura pas revu depuis bien des lunes maintenant. Serait-il encore en vie ? Sans doute sur le point de s’en prendre au pouvoir, comme à son habitude.
Tanneguy lui a déjà eu l’occasion de combattre à ses cotés, il y a de cela bien longtemps, en Confédération Helvétique mais depuis, c’est à la Horde Sanguinaire qu’il voue le plus clair de son temps.

Sans un mot encore une fois, il la laisse venir jusqu’à lui, continuant ainsi de la fixer droit dans les yeux, tentant de découvrir où elle voulait en venir. Le seul moyen pour lui de le savoir et de l’inviter à entrée à l’intérieur dans le simple but d’approfondir un peu plus cet échange.
Mais rien ne sera dévoilé à l’extérieur des murs du domaine de Nauzhror, c’est ainsi mais à la Cour des miracles, il vaut mieux user de ruse et de discrétion.

Suis-moi.

L’indication est passée et déjà, le rôdeur se retourne sur lui-même, tournant le dos à l’invitée. Un premier pas, puis un autre qui le mènent à l’intérieur du domaine où il prend la décision de rester juste à l’entrée.
Attendant patiemment que l’inconnue ne daigne rentrer à l’intérieur, le garde lui se contentera de refermer la porte suite à son passage. Mais les voici désormais au chaud, à l’entrée même de ce qui représente une sombre fourmilière.
Ici, les adeptes de la Horde Sanguinaire sont nombreux, chacun vaque à ses occupations. Mais ce lieu regorge de secrets et notamment au niveau des sous-sols où se trouve un sanctuaire, représentant le fondement même des croyances de tous les sanguinaires qui vouent un culte sans fin envers Baphomet.

Je me nomme Tanneguy de Memma, sois le bienvenu dans le repère de la Horde Sanguinaire.

Sur ces mots, ses mains viennent faire tomber son capuchon dans le haut de son dos, dévoilant ainsi l’intégralité de son visage. Ses mains se rejoignent enfin devant lui alors qu’il n’a de cesse de la fixer encore et encore.

Tous les bras sont utiles ici. Comme tu le dis si bien, notre Ordre se reconstruit peu à peu. Mais nous sommes sur la bonne lancée.

Dit-il alors qu’un nouvel adepte s’approche lentement, passant juste devant eux avant de s’éloigner dans les couloirs qui mènent à l’étage de la bâtisse.

Si j’en crois tes dires et ceux-ci ne trompent pas… Tu connais mon frère, est-ce bien le cas ?

Question qu’il se devait de poser absolument afin d’en savoir un peu plus mais une chose était certaine maintenant pour lui. Si elle était amenée à « travailler » aux cotés du Faucheur alors, c’est qu’elle était digne de confiance…

Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 22/12/2012

Ses paroles ont portées, l'homme semble interessé et l'invite même à le suivre. Sans hésiter mais sans presser le pas non plus, la rousse s'avance et fait mine de rien lorsque la porte se referme sur eux. Elle n'aime pas ça pourtant la Fauve, elle est dans l'antre du mal et le sait. De chasseur, elle passe à proie et les vieux démons l'assiège. Nul doute que le piège peut se refermer sur elle à chaque instant. Elle ne compte que sur lui finalement, au fond en le suivant, elle lui est déjà dévouée. Ainsi vont ses pensées alors que son sang furibond tambourine à ses tempes ; pourtant son visage reste de marbre lorsqu'elle écoute l'Autre parler. Son calme, c'est ce qui peut lui valoir la vie.

La capuche retombe et l'homme se dévoile. Enfin elle peut l'observer tout à loisir et elle ne s'en prive pas cherchant les traits de l'autre dans celui qui lui fait face. Si les traits différent un peu, la base reste la même. Le regard surtout l'impressionne, elle l'a connu jeune et impétueux. L'a longtemps observé comme ses frères à l'époque de Genève. Mais personne ne se souvient de la rousse à cette époque, personne ne sait et ne saura le rôle qu'elle a joué dans leur survie à tous. Finalement c'est mieux comme ça, elle aime à être discrète et puis le temps a passé, les choses ont changées. Ils ont tous changés. Il n'y a qu'à les regarder pour s'en rendre compte...

Oui je sais qui tu es et effectivement je connais bien ton frère. Il se fait appeler Natorias désormais. Nous faisons route ensemble quelque fois lorsque la destiné nous réunit. Il ne parle jamais de toi, jamais de son passé en général d'ailleurs. Je te l'avoue je te pensais mort et enterré depuis des années...

Croisant les bras à sa poitrine comme à son habitude, elle pose le dos à la lourde porte, replie une jambe, pied contre la porte avant de continuer.

J'ai travaillé et travaille encore avec le Dernier, "Celui qui fut et qui est" et je suis venu voir si tu étais de la même trempe. Ton frère a disons... moins d'ambition ces derniers temps ...

Tout comme Tanneguy s’en doutait, son frère ne parlait jamais de son passé, les mots l’approuvent mais ceci ne lui déplait pas pour autant. Mais c’est avec joie que l’on vint lui confirmer que la mise en scène de sa propre mort avait circulé comme il le fallait.
Se faire passer pour mort suite à quelques ennuis avec la justice était pour lui le seul moyen de s’en sortir et de pouvoir repartir sur une meilleure lancée.
Et pour preuve, toutes les accusions contre lui ont été abandonnées avec le temps. Ingéniosité sans doute mais à vrai dire, il s’agissait beaucoup plus d’improvisation.
Son frère avait donc changé d’identité ce qui était aussi une méthode tout à fait abordable pour tirer un trait sur le passé.

Le rôdeur la fixe encore et encore, cette entrevue à ses yeux lui semble être des plus intéressantes. La Fauve… Serait-ce un simple surnom… Peut-être bien mais tout le monde sait que les surnoms ne sont pas donnés au hasard.
Si elle porte donc si bien ce surnom et bien tout porte à croire qu’elle est faite pour intégrer les rangs de la Horde Sanguinaire mais il ne fait nul doute qu’elle possédera un rang beaucoup plus haut placé que les autres.
Mais pourquoi ainsi lui faire confiance alors qu’elle n’est en ces lieux que depuis quelques instants seulement ? Tanneguy le sait, il voit en elle ce dont elle est capable et le fait qu’elle connaisse plus ou moins bien son frère lui donne une longueur d’avance.

Il y a aussi sa façon de s’exprimer, sa prestance, tout ce qui fait qu’elle est elle tout simplement. Encore un personnage haut en couleur tout à fait adaptable à les Cour des miracles. Mais aussi une délicieuse est très alléchante créature.
Ce qui l’étonne, c’est que son frère lui aura tout apprit et notamment en ce qui concerne l’ambition. Autrefois, à l’époque du Parti Révolutionnaire, Tanneguy n’avait de cesse d’admirer son frère, encore et encore.
Un homme de pouvoir et d’importance envers qui il éprouvait un profond respect.

Mon frère et moi-même avons toujours eu certains buts qui se rapprochent plus ou moins. Le mien est de mener à bien la Horde Sanguinaire et de faire en sorte que nous régnions sans fin sur l’ensemble de la Cour des miracles… Et nous y arriverons avec le temps !

Tout en lui adressant ces quelques mots, Tanneguy tentait de percevoir en elle ce petit quelque chose qui vous rappelle soudainement tellement de souvenirs mais rien ne vint.
Elle le connaissait, c’est ce qu’elle vient de dire. Ce sont-ils déjà parlés par le passé, ont-ils déjà croisé le fer ensemble ? Les souvenirs lui manquent et ceci le dérange terriblement.

Saches que tu as ta place en ces lieux mais nul besoin de rappeler certains faits concernant les actes de trahisons ou de mauvais augures.

Un large sourire s’affiche alors sur ses lèvres mais le rôdeur n’en a pas eu assez, il tient à en savoir d’avantage sur elle. Tel un sujet passionnant que voici…

J’aimerais ajouter le fait que les affaires de mon frère et celles de la Horde ne doivent pas être mélangées, c’est la raison pour laquelle tout se doit de rester dans le plus grand des secrets mais tu t’en doutes déjà. Viens, marchons.

Ceci dit, il prit lentement la direction de ce long et large couloir face à l’entrée du domaine de Nauzhror. Quelques instants seulement et les voici maintenant dans une large salle de réception ou autrefois il s’agissait aussi d’un lieu de fête pour les adeptes de la Horde.
Un comptoir usé sur lequel Tanneguy ne peut s’empêcher de se saisir de deux chopes délicatement taillées et gravées de divers symboles ainsi que d’un pichet d’un de ces vieux vins de la Cour des miracles.
Sans doute pas le meilleur des breuvages que l’on puisse trouver mais celui-ci reste amplement suffisant.
Les deux chopes sont remplies, le rôdeur en propose une à son invitée alors qu’il se sert déjà de quelques gorgées délicatement avalées avant qu’il ne reprenne enfin.

Je voudrais en savoir un peu plus sur tes talents. Il ne fait aucun doute que tu as certaines choses à apporter à notre Ordre que certains n’ont pas.

Chaque personne qui était entré à la Horde Sanguinaire avait quelque chose à apporter. Créations de poisons, assassinas silencieux, vols, plaisirs de la chaire, tout était bon à prendre aux yeux de Tanneguy…

Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 22/12/2012

L'ambiance semble se détendre et la rousse n'éprouve plus l’oppression qui lui avait comprimé la poitrine à son entrée dans les lieux. Devisant tranquillement elle le suit jusqu'à une salle qui semble faite pour les fêtes et le prestige. Nul doute que celui ci renaître bientôt vu la détermination qu'elle lit dans ses yeux. Alors qu'il lui parle elle le dévisage, il a bien changé le jeune premier qu'elle a suivi à Genève. Il avait encore l'insouciance de la jeunesse, peut-être la partageaient-ils d'ailleurs à cette époque. Genève... Elle y pense toujours avec nostalgie. Le temps des escapades, des tavernes sans fenêtres, du double jeu, des secrets murmurés à l'oreille, des lettres aux destinataires improbables... Oui Genève au fond c'est le jeu de l'innocence et l'image de sa jeunesse perdue.

Docile, elle accepte le verre qu'il lui tend reprenant le fil et écoutant attentivement ses explications. Il semble qu'il n'ait pas vu Nat depuis bien longtemps. Elle retient à grand peine un sourire en entendant parler du faucheur de façon aussi emphatique. S'il savait que plus personne ne connaît le nom du Faucheur, s'il savait que les jeunes godelureaux lui rient à la face ou lui pissent à la figure quand il gît ivre mort dans les fossés, qu'elle lui paie une catin une fois la semaine pour qu'il fasse ses affaires tant sa mine est répugnante. S'il savait que tout ce qui a fait de l'Autre un homme encensé s'est perdu au tréfonds d'une âme rongée par la haine. S'il savait... Mais elle ne dira rien, elle se contentera d’acquiescer sans mot dire car il est des vérités qu'il faut découvrir par soi même. Il est des déchéances que nul mot ne peut décrire. Elle reprend donc le cours de la conversation et le rassure.

Ne t'inquiète pas je sais gérer mes affaires avec discrétion. Ce que je fais ailleurs ne concerne que moi et nul n'a besoin d'en connaître la teneur ou les détails. Je ne te dirai pas ce que fais ton frère comme je ne lui dirai pas ce que tu fais ! Ce qui est valable pour l'un l'est aussi pour l'autre … Tu dis que tu es intéressée par moi j'en suis heureuse. Je te savais aguerri et fin limier, je te découvre plus posé et décidé. J'apprécie !

Vidant ce qui lui restait de son verre, elle le pose soudainement avant de partir à l'autre bout de la pièce.

Tu veux savoir ce que je vaux ? Bien tu auras un aperçu de mes talents.

S’arrêtant, elle resta de dos et remit sa capuche sur son visage. Utilisant son épée comme canne elle courba alors lentement le dos et ses membres se raidirent en une forme improbable. Prenant soin de cacher son visage, elle se tourna alors. Le spectacle commençait et c'est la voix chevrotante et caverneuse qu'elle se lança dans son premier rôle.

Et bien mon ami, que fais tu donc en ces lieux sombres... ? A ton age, ne devrais tu pas déjà avoir pris femme ? Mon garçon quand me donneras tu enfin les petits enfants que je te demande... ? N'as tu donc point pitié de ta pauvre grand mère... ?

Le geste soudain se fige, elle se relève et retire sa cape en la laissant tomber à terre. Le port de tête est altier, le lèvres crispées alors que le regard se fait hautain à souhait. Levant un bras accusateur vers le maître, elle vocifère.

Jeune impudent ! Comment osez vous traiter ainsi une jeune damoiselle ! Oser me servir une liqueur aussi tiède ! Sachez jeune homme que c'est la dernière fois que je foule l'entrée de votre auberge !

La voix soudain se fait plus tendre et une main se pose sur sa taille alors que de l'autre, elle défait lentement le cordon qui retient sa chemise .sans le quitter des yeux, elle s'avance ainsi au plus près de l'homme, roulant des hanches, une moue aguicheuse sur son visage. La main se fait curieuse et abandonne son corsage pour caresser légèrement le torse de l'homme.

Rho dit' donc messir'... C'est qu'il y a à tater là d'sous... C'est qu'on est pas un demi homme hein...On sent qu'y a d'la vigueur dans c'corps là... Ca t'dirait qu'on s'fasse un p'tit tour au premier … ?

Gourmande, une de ses mains, passe au dessus de sa jupe et en relève sciemment quelques plis. Yeux pétillants et mine radieuse, elle finit en se penchant sur l'oreille du bougre.

J'suis sure que tu regret'ras pas l'prix d'mes merveilles quand t'y auras goûté mon gars...

Les prunelles étincelantes de désir reviennent alors sur celle du bougre, elle approche son visage tout près du sien faisant mine de l'embrasser avant de stopper tout net. Les lèvres se soulèvent et elle fait mine de le mordre. La fauve est revenue. S'immobilisant, elle recule lentement son visage et enlève prestement sa main posée sur lui. Le lacet de sa chemise est rapidement remis en place. Plus rien dans sa mise ne rappelle une catin, le regard est froid et concentré alors que sa voix claque aussi vivement qu'un coup de fouet.

Mon arme la plus redoutable ? Les gens. Je peux être tout et tout le monde. Je suis duchesse, catin, borgne ou éclopée, je peux être gamin des rues, ramoneur, apprenti boulanger... Bref je passe d'un masque à l'autre sans sourciller. C'est ça ma force ! Je pourrais te parler de mon bras qui a occis plus qu'à outrance, de mes dons multiples mais ce qui fait ma force et qui fait que je suis toujours en vie c'est ça !

Et c'est ce qui fait qu'aucun de vous n'a jamais su et que je suis encore là pour en parler ! Cette phrase elle aurait aimé la dire mais elle la garda pour soi. Il serait temps plus tard, en d'autres lieux d'évoquer le passé...

Une part de mystère, tous comme les autres adeptes de la Horde Sanguinaire, tous ont leurs petits secrets mais c’est ainsi. Quoi qu’il en soit, le rôdeur lui n’aura de cesse de prendre plaisir à tenter de deviner tout ce que renferme le cœur de tous ces hommes et femmes.
Il le sait pourtant, la plupart semblent avoir un passé emplit de tristesse et de douleur mais en ce jour, la Horde est capable de leur offrir ce qu’ils n’ont jamais eu. Pour certains, c’est une grande famille, pour d’autre ce n’est que le moyen d’assouvir des désirs sans fin.
Faire couler le sang, répandre l’image d’une terreur omniprésente à la Cour des miracles, basculer le pouvoir, faire régner des lois, taxer les commerces, tout ceci prendra forme avec le temps. Mais Tanneguy n’est pas encore tout à fait à la tête des sanguinaires.
Pour se faire, il faudra une cérémonie digne de ce nom pour approuver devant Baphomet en personne, la passation de pouvoir.

Enfin, comme elle pouvait le constater à cet instant présent, Tanneguy lui aussi regorgeait de surprise. Les masques tout comme elle sont nombreux. Pouvant se montrer aussi bien froid et distant, ce nouveau titre de meneur lui aura apprit bien d’autres visages.
Mais voilà déjà qu’elle s’éloigne, tournant le dos au rôdeur qui lui aussi termine sa chope, beaucoup plus lentement quand à lui. Il comprend enfin… Les acteurs prennent place, le décor est planté en ces lieux.
Manora, la plus jeune de toute la troupe a prit place dans les escaliers, elle se fait discrète. Ce n’est encore qu’une simple enfant mais elle aussi renferme tellement de secrets qui seront dévoilés en temps voulu.
Tanneguy désire en savoir plus et bien il sera servit et sans se faire prier, c’est ainsi qu’il aime se faire répondre.

Attentif, curieux, le voici donc spectateur de cette scène où les personnages s’enchainent et ne se ressemblent pas. De multiples visages, des rôles facilement adaptables selon les situations, voilà qui plait beaucoup au rôdeur.
Jamais aucune entrevue avec un nouvel adepte ne se sera déroulé ainsi, cette Fauve marque des points et semble gagner de plus en plus d’importance.
Il la regarde faire, agir et parler, à croire qu’elle a fait ça toute sa vie. Légère pensée à son frère car même s’il s’en cache, il pensait celui-ci tombé au combat et le fait de penser à un deuil non accomplit depuis tout ce temps l’emplissait d’une peine bien dissimulée.
Mais il est en vie et tout comme autrefois, viendra le jour où il pourra une nouvelle fois croiser le fer avec le dit Faucheur pour discuter sur certains points de désaccord. C’est ainsi que discutaient autrefois les frères De Memma.

Elle s’approche, sans doute son personnage favori qui prend place. Bien qu’il pourrait se laisser séduire mais là n’est pas la question. Comment un soldat en service n’ayant pas retiré son armure depuis bien des jours pourrait ainsi résister à de telles formes ?
C’est tout bonnement impossible et si Tanneguy ne devait pas montrer une certaine image de lui-même, il l’aurait déjà conduit à l’étage afin de concrétiser cette mise en scène.
Sourire en coin, le voici convaincu de ses talents, il ne lui demandera pas d’échanger quelques instants avec lui fer contre fer, ceci suffit amplement.
D’autres explications viennent fermer le spectacle alors que les mains du Rôdeur se rejoignent une nouvelle fois. Parfait, tout simplement exceptionnelle. Baphomet ne peut qu’apprécier la présence de cette nouvelle venue en ce domaine et pour Sombrespoir lui… Doit sans doute regretter de ne plus faire partit des vivants maintenant.

Quand le moment sera venu, Tanneguy lui apprendra tout ce qui concerne les fondements de la Horde Sanguinaire, les secrets les plus anciens, datant des dernières croisades en terre de Jérusalem, en passant par la Citadelle de Tulbegh, jusqu’à la Cour des miracles, ici même à Paris.
La Horde n’est pas une organisation toute neuve en effet, les années sont comptées et les membres y sont nombreux. La plupart sont tombés mais comme Tanneguy, les plus anciens encore en vie reviennent peu à peu.
Pour ce qui est des nouveaux, certains curieux osent encore s’approcher, certains restent et pour ceux à la langue bien pendue… Et bien jetez un coup d’œil dans la ruelle située sur la face nord du domaine.

Je suis impressionné je dois l’avouer. Jamais encore l’on n’a réussit à me convaincre aussi vite.

Le Rôdeur incline quelque peu la tête en avant mais il reprend bien vite ses explications.

Si tu le souhaites, tu peux rester, je mettrai à ta disposition un espace qui te sera réservé à moins que tu ne veuilles partager le dortoir avec les chevaliers de la Horde ?

Question à laquelle il n’attendait pas vraiment de réponse. Elle-même devrait choisir un espace personnel pour ses affaires privées, c’est quelque chose qui n’était pas donné à tout le monde en réalité.

Dis-moi maintenant… Désires-tu étendre tes connaissances au sujet de notre Ordre ? Pose-donc tes questions si tel est le cas.

Tanneguy se devait de rester disponible mais aussi attentif pour toute question émanant tout droit d’un nouveau venu. Tous n’étaient pas forcément bien fixés en ce qui concernait l’histoire des adeptes de Baphomet…

Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 22/12/2012

La rousse a gagné, elle le sent et au fond le sait depuis qu'elle est entrée dans cette pièce. Il a de la gueule, de la prestance, d'une trempe qui ne trompe pas. Il est ce que l'Autre aurait du ou pu devenir s'il n'était tombé dans l'amertume. Il est l'autre en plus jeune avec un je ne sais quoi qui lui est propre et le rend ma foi séduisant.

Ne sois pas impressionné. N'attends pas plus de moi que je ne peux te donner. Je ne suis pas parfaite, j'ai bien des faiblesses et une jambe qui fait la grimace quand le temps tourne à l'humide comme tu as pu constater.

Ce faisant elle lève sa patte folle et grimace d'ironie en faisant quelques pas claudicants.

Mais elle m'a fait quand même traversé tout le royaume et ne m'a pas souvent lâché quand le moment l'exigeait! Des questions, j'en ai des tas et en même temps pas vraiment pour le moment. Je veux juste que les choses soient claires.

Le moment était venu pour elle de donner ses conditions, elle savait que l'instant fatidique arrivait. ça passait ou ça cassait ! Mais tel était son caractère, à son âge, plus moyen d'en changer!

Je te serai fidèle tant que tu me seras fidèle, j'aurai foi en vous tant que tu te montreras digne de foi! Mais méfiance si je sens l'entourloupe ou si je sens des chaînes trop tendues à mon cou... J'ai plus vingt ans, ne suis pas une gamine à te regarder langue pendue au sol, je n'écarte pas les cuisses en demandant pardon si je me trompe et j'aime à comprendre les ordres qu'on me donne. Je n'obéis pas sans savoir où je vais et pourquoi j'y vais. Donne moi juste une explication et j'irai sans crainte d'y trouver la mort. Je ne suis pas chair à combat et si je meurs je veux savoir en toute franchise pour quoi ce sera!

Elle conclut sa phrase en ouvrant les bras d'un geste las et lui offre son premier franc sourire de la journée.

Voilà tu as toutes les cartes en main donc si tu es toujours prêt à m'avoir sous tes ordres, je veux bien avoir un coin à moi pour poser mon barda et faire un brin de toilette. Ensuite si tu le permets, je veux bien en apprendre plus sur votre histoire. M'est avis bien souvent que le passé explique le présent et présage inexorablement de l'avenir...

Une nouvelle fois, la rousse prend la parole, répondant directement au rôdeur qui se délecte sans cesse de tout ce flux de mots dont il ne se lasse pas pour le moins du monde.
Sans doute heureux en ce jour de pouvoir accueillir une nouvelle adepte prometteuse pour la Horde Sanguinaire. Laissant toujours ce même sourire affiché sur le coin de ses lèvres, même s’il était avant tout un sanguinaire, il n’en était pas moins un homme.
Mais ça, seuls les adeptes le savaient car aux yeux de tous les autres, il ferait en sorte de se faire voir tel un démon, figure représentative de Baphomet en personne sur l’ensemble du Royaume.

Une jambe mal en point ce qui ne changera pas son avis sur la personne, son utilisé et sa différence comparé à tous les autres. Son regard se perd sur les larges escaliers à ses cotés, la jeune Manora a disparu, sans doute encore une fois dans les couloirs du Domaine.
Attention reportée sur la Fauve, continuant d’écouter des explications cette fois-ci ce qui semble plutôt être une sorte de mise au point, à vrai dire il s’y attendait.
Il ne bouge plus, préférant suivre chacun de ses mots. Après tout, libre à lui de la flanquer à la porte mais le rôdeur reste à l’écoute, c’est dans sa nature et il n’en fera rien.

Mais qu’elle le sache, Tanneguy n’enverra jamais les adeptes de Baphomet à la potence, toutes les actions sont réfléchies à l’avance et bien souvent c’est lui qui se devra de donner le premier coup de lame.
C’est ainsi qu’il se voit en tant que meneur car en acceptant ainsi d’accueillir de nouveaux adeptes, il les place en quelques sortes sous sa propre responsabilité. Personne ne perdra la vie bêtement, c’est certain et seul un acte redoublant d’une idiotie sans fin fera tomber la tête d’un sanguinaire en peu de temps.
Les explications continuent donc, elle accepte de faire l’acquisition d’un espace qui lui sera réservé à elle seule et le voici qu’il approuve d’un léger signe de la tête.
Mais le tenancier des lieux doit maintenant mettre fin à cette entrevue, appréciant tout particulièrement le sourire qui s’affiche face à lui. Un pas en avant puis un second, se rapprochant ainsi un peu plus de la rousse.

Saches que je te serais fidèle quoi qu’il en soit car en ce jour, je t’ouvre pleinement les portes du domaine de Nauzhror.

Un nouveau pacte conclu et basé avant tout sur un sentiment de confiance. Il arrive au rôdeur d’exiger que les nouveaux disciples s’entaillent une partie de leur corps dans le simple but de faire couler le sang en guise de bonne fois mais en ce qui la concerne, ça ne sera pas nécessaire.

Mes ordres ne sont destinés qu’à encadrer cette Horde afin d’éviter de plonger dans un semblant d’anarchie. Les décisions sont prises en commun et bien entendu, tu seras convié pour donner ton avis lors de nos réunions… La Fauve en ce jour, tu es désormais considéré comme un sanguinaire, une adepte de Baphomet, libre à toi d’utiliser tes talents si précieux comme bon te semble.

La tête s’incline une nouvelle fois en avant puis il se retourne, lui offrant vue sur son dos. Lentement, il avant vers les larges escaliers de marbre, regard jeté par-dessus son épaule, il ajoute.

Je te conduis à tes quartiers, tu pourras t’y installer et dès demain, je te ferai visiter le domaine, tu y apprendras de nombreux secrets protégés depuis bien des lunes.

Nouveau sourire de satisfaction largement affiché, les premières marches sont montées et bientôt, tous deux disparaitront dans les méandres du Domaine de Nauzhror…

[Bienvenu à la Horde Sanguinaire, je t’invite à participer aux topics dans les nouvelles parties du forum qui s’offrent à toi maintenant.
Et si bon te semble alors nous pourrons continuer ce RP sur la partie « Domaine de Nauzhror » Smile

]

» [RP] Qui verse le sang de l'homme ...