[RP] Bagarre de taverne

Deux cavaliers, ayant chevauché durant toute la nuit, et même plus, arrivèrent à la fameuse Citadelle de Tulbegh... le but de leur long voyage, à travers les contrées désertes environnantes. Les deux hommes arrétèrent leurs chevaux devant un batiment qui semblait être une auberge. Le plus grand des deux sauta à terre, dans un cliquetis d'armure et atterri les deux pieds dans une flaque d'eau éclaboussant les alentours. Emmitouflé dans une lourde cape de voyage noir, il fit le tour de son destrier pour inspecter les environs puis revint vers le second homme qui, quant à lui, se protégeait du froid avec une cape d'un rouge sombre, le capuchon rabattu sur le visage. Le premier homme retira son heaume et révala un visage au traits durs et marqué d'une longue cicatrice sur la joue gauche.

- Mon Maistre, je continues de penser que vous ne devriez pas vous trouvez ici... Ce lieu ne sied point à votre personne.

L'homme en rouge, le fit taire d'un simple signe de main et sauta au bas de son cheval sans un seul bruis.

- Ne te fais pas tant de soucis Koropith, mon ami... Temps que tu ais près de moi, je ne risques rien, n'est ce pas ?

Koropith baissa la tête alors que celui qui semblait être le maistre lui tapotta amicalement l'épaule, avant de se diriger vers la porte de l'établissement. Laissant leurs chevaux au soin d'un palefrenier, les deux hommes entrèrent, Koropith suivant son maistre de près.

Une fois arrivé dans la chaleur de la salle, le maistre rabattit le capuchon de sa cape, découvrant ainsi son teint pâle et sa longue chevelure blanche, presque laiteuse. Un mince cercle d'argent, certis d'un unique rubis au milieu du front empéchait ses mèches de retomber devant son visage.

Le Seigneur alla s'assoir à une table libre, laissant le soin à son Capitaine, le soin de commander les boissons. Koropith revint peu après avec deux chopes et s'assit face à son maistre.

- Seigneur Corum, allez vous enfin me dire pourquoi vous avez tant tenu à vous rendre dans ce... il chercha un instant ses mots... lieu...

- Plus tard Koropith...

Corum s'adossa à la chaise en prenant sa chope avec sa main d'argent, étudiant, d'un regard soucieux, les personnes présentes dans la pièce.

Une patrouille circulait dans les rues désertes de Tulbegh. Composée de cinq hommes, elle n’était pas dans l’endroit le plus mal famé de la citadelle, même s’il arrivait parfois qu’il s’agisse d’une zone de combat entre bandes rivales. Arrivant en vue de la Harpe Sans Corde, Sergor Bersk, le chef de patrouille, regarda un instant les chevaux qui étaient à l’entrée. Visiblement il y avait du monde ce soir comme à l’habitude. Ordonnant à un de ses hommes de passer le premier, Sergor prit le pas. A l’intérieur, l'éclairage de la pièce était sommaire, un immense nuage de fumée semblait tenir en suspension au-dessus des clients. Accompagnée d’un brouhaha intense, la grande salle n’était pas l’endroit le plus agréable pour méditer.
Une fois les cinq soldats de la Horde Sanguinaire rentrés, un silence se fit entendre, les têtes se tournèrent, puis chacun retourna à ses occupations, à sa choppe et à ses discussions. Le brouhaha recommença et Sergor soupira. Une fois, dans ce même établissement, il n’avait pas mis un pied dedans, qu’une bagarre générale avait été lancée, l’obligeant à appeler la garde et à saigner plusieurs personnes pour montrer l’exemple. Mais ce soir, la maison semblait calme.

Sergor Bersk donna ses consignes :

- Vous pouvez aller boire quelque chose les gars, mais restez sur vos gardes, notre but est de montrer qu’on est présent.

Ses quatre subalternes s’exécutèrent, s’avançant vers le comptoir ils jetèrent des gros yeux sur les personnes qui les regardaient un peu trop longuement.

- On a soif tavernier ! T’aurais pas quelque chose de fort car il fait un froid dehors ?

Corum s'adressa à Koropith en se levant :

- Attend-moi là, je reviens...

Son Capitiane le regarda avec un air couroucé, mais Corum n'en teint pas compte et alla s'accouder au comptoir, vers l'homme qui semblait être le chef de la patrouille venant d'entrer dans l'établissement. Le Seigneur commanda un verre et commença à le siroter nonchalement. Puis, l'air de rien, il s'adressa à son voisin, le regard toujours braqué droit devant lui :

- La tournée s'est bien passée ce soir ?!

Pendant se temps-là, Koropith était toujours assis à la table, une longue pipe entre les lèvre. Il regardait son maistre d'un air soucieux en caressant le pommeau de son épée.

Un homme se pointa au comptoir aux côtés de Sergor Bersk. La compagnie occupée à siroter prit quand même le temps de jeter un œil sur l’individu. Visiblement il ne s’agissait pas d’un rufian typique du coin ou d’un petit malandrin. Un visiteur ou voyageur à entendre son accent.

Sergor tourna la tête face à Corum, son heaume ouvert, il dévoilait à son interlocuteur une forte barbe rousse. Portant à ses côtés une épée large et une cotte de maille de simple qualité il dit d’une voix neutre : Pourquoi cette question l’étranger ?

Corum continua quelques instants à siroter son verre, puis daigna enfin poser son regard sur le chef de patrouille en grognant pour lui-même "si on peut même plus engager une conversation".

- Pour rien, pour rien...

Corum recommença à siroter son verre, sans préter plus d'attention que sa à Sergor. Puis il dit d'un seul coup :

- Jolie barbe en tout cas...

Un soldat qui écoutait d’une oreille discrète la conversation tout en buvant sa chopine, répondit rapidement et sur un ton agressif :
- Et qu'est ce que ça veut dire au juste ?
Sergor Bersk. l'interrompit d'un geste de la main :
- Oh, du calme ! se tournant vers l’étranger Tu veux quoi au juste et qu’est qui t’amène dans les parages ?

Terminant sa question, le chef de la patrouille se retourna complètement face au chevalier, montrant par la même occasion l'épée qui battait son flanc.

Koropith s'était à moitié levé et sa lame commença à sortir de son fourreau lorsqu'un autre homme intervenir dans la conversation de son maistre.

En voyant le chef de patrouille le faire taire d'un simple geste, il se rassit en rengainant avec un bruit sec. Il se remit à tirer sur sa pipe en produisant de petits nuages de fumée blanche, tout en continuant d'observer son Seigneur d'un air tendu.

Corum, pendant ce temps, n'avait pas bougé d'un pouce et continuait de siroter son verre. Puis il le vida cul-sec et se retourna vers son interlocuteur en écartant nonchalement, sa cape rouge sombre pour laisser apparaitre une garde noire finement ouvragée.

- Ta mère aurait du t'apprendre les bonnes manières... il y'a des façons plus aimable de s'adresser à quelqu'un... Mais je vais quand même te répondre car tu me plais bien dans le fond... Je cherche quelqu'un...

Hans une sentinelle écoutant maintenant sans faire preuve de discrétion se mit en position, son épée longue placée au niveau de l'arête de son nez.
- Voyons de quel bois tu es fait... Tu crois qu’on peut se foutre de la Horde Sanguinaire comme ça ?

De son côté, Sergor Bersk venait d’être piqué au plus profond de son être. Lançant un regard noir à l’inconnu il lui cracha sur un ton nerveux :

- Tu ne sembles pas bien comprendre dans quel endroit tu te trouves l’étranger ! Il faut savoir que nos ordres reposent sur un triptyque : Un, nous disposons d'une grande liberté dans les rues, de celle qui casse les héros dans ton genre. Deux, nous ne sommes pas obligé de faire des rapports à nos supérieurs, et tu trouveras personne ici pour aller gueuler qu’on t’a tué ! Trois, tu devrais rapidement faire des excuses et payer un verre à mes hommes et moi si tu veux pas que ce conflit aille plus loin.

Sergor regarda rapidement le chevalier pour voir s’il n'avait pas décroché pendant son explication.

En un éclair Corum se retrouva avec une lame sous le nez. Le seigneur eut un faible sourire et posa un index sur le plat de l'épée pour la dévier de devant son visage.

- Fais attention avec ça petit, tu risquerais de te blesser.

Pendant ce temps, Koropith avait sauté sur ses jambes, oubliant sa pipe qui fumait encore sur la table, l'épée au clair et le fil de la lame posé sur la gorge d'un des membres de la patrouille qui s'apprétait à intervenir. Le Capitaine regarda son maistre d'un air soucieux, attendant les ordres... Puis voyant que le Seigneur de Mortain avait l'air de gérer la situation, il s'occupat de son bonhomme.

- Pas de ça mon bonhomme si tu tiens à conserver la tête sur les épaules...

Corum se leva en rejetant un pan de sa cape en arrière et posa juste sa main sur la garde, d'un geste machinal.

- On ne va quand même pas se battre pour si peu...

Il marmonna pour lui même : "z'ont même pas le sens de l'humour..." avant de continuer tout haut.

- En plus, mon capitaine ici présent n'aime pas boire quand les tables sont maculé de sang... va savoir pourquoi d'ailleurs...

Bon aller, je te paye un verre Barbe Rousse... par contre tes hommes ils se démerdent.

Le Seigneur rabattit sa cape et se rassit en commandant deux verres. Au moment où il allait commencer à boire, il remarqua que le dénommé Hanz n'avait pas bougé d'un iota, il se tourna vers lui.

- Je t'ai dit de ranger ça... quand on sait pas se servir de ce genre de chose on prend un couteau à beurre... au moins avec ça tu risqueras pas de te blesser.

Hans mit du temps à baisser son épée. Grognant de rage, ses yeux envoyèrent des éclairs en direction des fouteurs de troubles. Il ne put s’empêcher d’y ajouter – T’inquiètes pas je sais m’en servir et si tu veux, on peut aller en jouer dehors ! Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.

De son côté Sergor avait repris un air serein et reposé, même s’il venait d’essuyer une insulte, il n’était pas le genre d’homme à se battre et tuer pour un rien. Ou du moins il se tenait de l’éviter. Acceptant d’un signe de tête la chopine il en profita pour demander le nom de l’inconnu qui lui faisait face.

- Sinon tu te fais appeler comment ? Et tu viens à Tulbegh pour quelles raisons ?

Corum se leva à moitié de son tabouret et fixa plusieurs instants le dénommé Hanz de son regard gris bleu avant de s'adresser à lui d'un ton plein de menace :

- Tu veux peut-être que le Capitaine de ma Garde te montre ce que signifie vraiment le sens du verbe soufrir ?!

De son côté, Koropith suivait la scène assis sur sa chaise, près à intervenir au premier geste de son maistre. Mais le Seigneur de Mortain semblait juger que cela ne valait pas la peine de se salir les mains pour un manant de la sorte et le signal ne vint jamais. Au lieu de cela, Corum se leva complètement et ignorant totalement Hanz, il se tourna vers le chef de patrouille pour lui faire une révérence désinvolte, pleine d'arrogance et et de dédains.

- Seigneur Corum de Mortain, pour vous servir... puis plus bas ... même si c'est toi qui devrais me servir...

- Je suis à la recherhce du Seigneur de ces lieux... si Seigneur il y'a... dans le cas contraire, je me contenterais du Chef de ce ramassis de... gueux...

Corum se rassit et commanda un verre qu'il vida d'un trait.

- Et moi à qui ais-je... l'honneur ?

Hanz serrant encore plus la garde de son épée fut brusquement arrêté par son supérieur. Ce dernier venait d’empêcher le soldat de lever son arme en direction du seigneur de Mortain. Crachant de mécontentement Hanz se dirigea vers ses trois compères restés silencieux jusque là.
De son côté, Sergor regarda avec intensité Corum, comme s'il cherchait à le transpercer, à lire aux tréfonds de son âme malgré sa rage qu’il commençait à ne plus savoir maitriser.

- Si tu veux le savoir, je pourrais toujours te le dire avant de te planter ma lame entre les côtes. Tout le monde ici est heureux de venir dans une taverne pour se faire rincer le gosier à l’œil en racontant une belle histoire. Le conte des "deux grandes gueules" sera un chouette titre pour raconter ta venue à Tulbegh.
Bref, si toi et ton second pouviez vous donner la peine d’aller dehors, nous pourrions discuter à la fraîche et voir si vos propos étaient vraiment sérieux.

Car on est pas au meilleur endroit pour bavarder. On connaît la suite. Une insulte, une bière qui vole et qui touche la mauvaise personne. Des types qui se lèvent et qui commencent une bonne baston. Bref, toujours la même histoire...

Et puis il faut avouer que j’ai jamais foutrement entendu un type de ton espèce déclarer qu’il souhaitait rencontrer le Grand Maistre si c’est bien de lui que tu causes. Il est le genre à pas traîner avec les gars qui pètent plus haut que leur cul si tu vois de quoi je veux parler.

Se levant de son tabouret, le chef de patrouille jeta deux pièces sur le comptoir pour remercier le tavernier, puis remontant la ceinture qui portait son épée longue, il commença à se diriger vers la sortie.

Hanz regardant froidement les deux inconnus se mit à siffler sur un ton très sadique - Arkus, Shairn, Sanaël suivez-nous on doit régler quelques affaires.

Les trois hommes écoutant leur comparse, se levèrent dans un rythme martial. Les visages parcourus d’un sourire, les quatre hommes attentèrent de fermer la marche après Corum et son lieutenant.

Corum se dit qu'il avait peut-être poussé un peu loin le bouchon, mais lui et Koropith s'étaient déjà sortis de situations bien pire de part le passé... Cela leur ferait des histoires à raconter à ses petits enfants lorsqu'ils auront pris leur retraite... si par hasard ils réussissaient à y'arriver. En attendant, il avait une chance de tester les membres de la Horde, voir s'ils étaient comme le décrivait les histoire ou s'ils nétaient que des pleutres... Pour le moment, il devait avouer qu'ils répondaient à ses attentes, même s'il ne savait pas encore comment allait finir tout cela...

Lorsque le Chef de Patrouille, lui proposa de le transpercer de son épée, Corum écarta sa cape et exposa à son adversaire sa poitrine en guise de bravades. Puis lorsqu'il proposa d'aller régler tout cela dehors, il sortit de sa bourse 3 pièces en or de belles tailles et les laissa sur le comptoir en finissant son verre.

Il sortit enfin l'air serein, suivi de Koropith qui se demandait comment sauver son maistre, puis enfin les membres les membres passèrent la porte. En les voyant suivre, Corum grogna.

- Comme des vautours autour d'une carcasse...

Une fois les marches descendues et toutes la petite bande au milieu de la rue et répartie en deux camps. Corum rejetta, sa cape en arrière et dégaina sa lame, prenant la garde noire de sa main gauche... Tous purent alors voir que contrairement à sa main droite qui était nue, celle-ci était gantée d'un fin gantelet d'argent finement ouvragée.

La lame scintilla à la lueur de la lune, avant que le Seigneur de Mortain se mette en garde.

- Et bien je penses que le moment est venu... 5 contre 2... je vois que le courage fait toujours parti des moeurs des brigands...

Koropith resta silencieux, en espérant toujours qu'il pourrait sauver son maistre quitte à perdre la vie... Il dégaina lentement, et pendant quelques instants, on entendit que le bruit de sa lame glissant le long de son fourreau, puis il attendit.

Les cinq soldats de la Horde Sanguinaire rigolèrent en cœur en entendant les propos du seigneur Corum.
Prenant les devants, Sergor s’avança bombant le torse, fermant son heaume, sa barbe rousse disparut derrière le métal. On entendit une voix étouffée – Tu peux t’y atteler à trouver une personne loyale à Tulbegh ! Un rire gras prit le dessus.
Tenant dans sa main son épée longue, Sergor Bersk la fit tournoyer en l’air, menaçant.
Derrière le chef de patrouille, Hanz imita son supérieur, il n’avait certes pas une armure de qualité mais son agilité compensait son manque. Toujours avec un sourire carnassier, Hanz cracha : Allez venez, ne vous contentez pas de nous regarder bêtement…
Quant aux trois autres, ils avaient suivi, épées dégainées ils restaient silencieux.

Se plaçant en formation triangle, Sergor entama les hostilités, abattant son épée avec une force impressionnante, Corum la bloqua difficilement et riposta, un coup de coude en direction du casque du chef. Ce dernier fut renversé et atterrit entre ses hommes. Hanz prit la suite, pressant son avantage, sa lame fendant l’air. Son second coup transperça la cape du seigneur de Mortain provoquant un sourire à son visage.
Les autres se ruèrent sur le lieutenant de Corum… Même s’il était rapide, la fatigue allait sûrement devenir son nouvel adversaire.

Le combat ne tarda pas à commencé et comme s'y attendait Koropith, il tourna rapidement à l'avantage du plus grand nombre. Voyant son Seigneur crouler sous les coups de ses adversaires, le Capitaine décida de s'occupé du dénommé Hanz, il mettrait un point d'honneur à lui enlever ce sourirs de son visage.

Corum, un léger sourirs au lèvre se battait méthodiquement, et repoussait plus ou moins difficilement les attaques des brutes qui se trouvaient en face. Mais voulant tous attaquant le noble en même temps, ils étaient génés dans leurs mouvements et ne pouvaient se mouvoir comme ils le désiraient sans risquer de blesser l'un de ses compagnons. Cela lui permis de parer et d'esquiver un certains nombres de coup, mais il ne pu éviter une épée de transpercer sa cape rouge foncée. Le Seigneur recula vivement de plusieurs pas et souleva sa cape pour regarder l'étendue des dégâts.

- Ma cape préférée en plus !!!! Keitaro vient à peine de me la livrer, elle est déjà bonne à jeter !!!

Z'avez vraiment aucun respect !!!

Pendant ce temps, Koropith se chargeait de Hanz... c'était une grande gueule, mais il ne se débrouillait pas mal du tout. Mais même s'il était hargneux et puissant, il ne pouvait rivaliser avec un soldat de profession et ayant suivi un enseignement de chevalier.

- Tu te bats bien sale brute, mais tu ne maitriseras jamais l'art du maniement de l'épée comme un chevalier digne de ce nom le maitrise... Tu as peut-être la puissance, mais il te manque la technique... et l'intelligence aussi...

Les deux hommes se battaient avec le clame froid des chevaliers, ne se laissant pas céder à la colère, ou au désespoir... ils se battaient tout simplement

Hanz voyant Koropith se tourner vers lui se mit en position défensive. Bloquant son épée pour parer le chevalier, une grimace parcourut son visage lorsqu’il aperçut la force de frappe de son adversaire. Redressant difficilement sa lame, il commençait à douter de ses chances de succès dans ce duel. Mais le sourire lui revint, quand Arkus, son compagnon se lança lui aussi à la charge de Koropith ! Maintenant ils étaient deux contre lui et l’avantage allait se renverser…

Pour Corum, la situation était stabilisée ! Il arrivait parfaitement à contenir les assauts et lorsque le soldat Sanaël se trouva à sa portée. Il y eut feinte, contre-pied et un rude coup de poing sous le menton l’envoyant au tapis. L’homme de la Horde Sanguinaire goûta la boue de la rue.
De son côté, Sergor Bersk de retour sur ses jambes prit la relève, croisant au flanc de son épée et parant la riposte d’un revers il arriva à porter un coup sur l’épaule découverte du seigneur de Mortain…

Du sang coula... venant rougir un peu plus la cape du Seigneur de Mortain... la douleur s'insinuant lentement dans son épaule gauche, engourdissant petit à petit les doigts cachés par le gantelet d'argent. Les doigts se crispèrent.

Corum continua de se battre sans accorder plus d'attention à sa blessure... il avait assez à faire avec les hommes qui s'aglutinaient devant lui... et puis lorsqu'on pensait trop à une blessure, la douleur n'en était que plus intense.

Un éclair fusa... le vive éclat d'une lame à la lueur de la lune... une goutelette de sang gicla, puis le liquide rouge commença à couler lentement le long de la plaie béante que Corum portait à la joux. Il porta ses doigts engourdit à sa paumette et essuya le sang qui maculait maintenant son visage.

Le Seigneur eut un sourirs sinistre en regardant l'un des hommes qui lui faisait face... celui qui était à l'origine de la plaie... Il concentra toutes ses attaques sur lui, sans faire attention outre mesure aux autres membres de la patrouille... Cet homme qui n'avait pas encore ouvert la bouche depuis le début de la rixe allait payer pour les autres. Le soldat pris au dépourvu eut du mal à contenir les premiers assauts, mais il reprit rapidement contenance... Cependant, il se révélait être un piètre bretteur en comparaison avec ses camarades et il fut vite dominé par Corum qui finit par le jeter par terre d'un violent coup dans le bas ventre. Avant qu'il ait pu reprendre son souffle, il se retrouva la face dans la boue... son sang s'écoula rapidement de sa gorge tranchée...

Hanz et Arkus essayèrent de repousser Koropith dans ses derniers retranchements. Les trois lames se croisèrent et le lieutenant de Corum arriva à se dégager avec une facilité remarquable envoyant grâce à un grand geste du bras de la terre dans les yeux d’Arkus. Hanz profita de la situation difficile de son amie pour placer une nouvelle attaque, qui toucha en profondeur son adversaire. Le sang gicla. Touché au visage, Koropith allait garder une cicatrice à vie, mais ce dernier n’y pensa pas et continua de lutter avec acharnement, tachant d’avoir le dessus sur Hanz. Après un enchaînement ininterrompu se terminant par une rotation il transperça d’un geste précis et sans bavure le plastron d’Hanz au niveau du cœur. Le regard vitreux, le jeune homme tomba lentement sur le sol ne quittant pas des yeux son assassin.
Arkus observant la scène chargea – Crève, fils_de p_ute levant sa lame il se retrouva aussi à son tour au sol, se tenant dans d’affreuses convulsions son cou ensanglanté.

De son côté, Sergor Bersk para en rompant l’assaut de Corum. Puis, jetant un rapide coup d’œil à Koropith il s’aperçut que Hanz et Arkus étaient morts. – Merde_ ! Essayant de percer la défense de son ennemi, le chef de patrouille lui envoya un rude coup de poing avant de se retourner pour filer. – Allez on se retrouvera ! Tu ne quitteras jamais Tulbegh vivant !

Les deux survivants disparurent au travers du dédalle des rues.

Ce qui restait de la patrouille s'enfuit... Le combat était terminé...

Le son mat d'une épée qui tombe sur des pierres. Un froissement de cape, puis son propriétaire se retrouva étalé dans la bout à côté de sa lame, se tenant le visage avec les mains tout en gémissant faiblement.

Corum lacha sa propre lame toute tachée de sang et s'accroupit auprès de son Capitaine. Il écarta vigoureusement les mains de Koropith et du réprimer un cri : à la place de l'oeil de son ami, il ne restait qu'un trou béant de chair à vif, du sang coulant le long de sa joue. Le Seigneur de Mortain coupa un lambeaux à peu près propre de sa cape avec la dague qui pendait à sa ceinture et l'attacha autour du front de Koropith en prenant soin de recouvrir son oeil.

Il examina ensuite le reste du corps du garde et remarqua l'étendu des dégâts : il était couvert de plaies plus ou moins grave... tout comme lui... Le froid s'insinuant déjà dans son corps, engourdissant ses membres douloureux.

Corum porta la main à son flanc gauche... un liquide visqueux enduit ses doigts... du sang, il souffre et la plaie semble plus grave que les autres. Ne perdant pas de temps, il aide Koropith à se relever temps bien que mal et le porte jusqu'à son cheval, il le jette en travers de la selle, incapable de se tenir droit.

Le Seigneur enfourche lui même avec le plus grand mal son étalon, une longe accroché à sa selle et lui permettant de mener le cheval du second homme. Avant de partir, il murmura.

Ne t'inquiète pas mon frère, tout ira bien. On rentre à la maison.

Le voyage dans la nuit glacée n'allait pas être de tout repos, mais il devait faire vite, sinon l'hémoragie et la gangrène auraient vite raison d'eux.